Behind Closed Doors
2018 coucou les BCDiens ! J'ai vu que certains d'entre vous revenaient voir de temps en temps notre bon vieux forum, alors je me suis dit que j'allais vous faire un petit coucou.
J'espère que tout le monde va bien et que tout se passe bien dans votre vie ! ♡
J'vous aime fort et j'pense souvent à vous ! — Mizuki ❤️

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 Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto

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Huang Yusheng
Huang Yusheng


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MessageSujet: Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto   Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto EmptyLun 24 Sep - 21:40

Te -nue ! (les cheveux rouges en moins.)

Quelle heure il est? Tu n'en as aucune idée exacte, et tu n'as même pas envie de prendre la peine de le regarder sur ton portable. Il doit être quelque chose comme... 21h04, mais tu n'es pas vraiment sûr parce que tu n'as pas non plus pris le temps d'examiner l'heure de ton billet dans ses moindres détails.

Quoiqu'il en soit, l'important c'est que quand tu arrives à l'aéroport de Tokyo -le trop grand, trop blanc, trop lisse aéroport de Tokyo-, tu es seul. Il n'y a pas un manager pour t'accompagner ou pas un ami, pas un membre de ta famille pour t'accueillir. Personne. Mais ça ne te fait rien, car tu y es habitué: ça fait parti de ton rituel à toi, d'aller dans la capitale japonaise dès que tu le peux, et bien sûr, personne n'est jamais là pour venir te récupérer à la sortie de ton vol quand tu as enfin mis pied à terre après un moment passé dans l'avion. Tu te glisses parmi la foule, un seul sac à peine rempli sur le dos, et personne ne semble te remarquer. Personne ou presque: tu sens quand même quelques regards s'arrêter sur ton passage, te dévisageant et tu penses qu'ils doivent se demander où ils peuvent bien t'avoir déjà vu, mais tu ne penses pas qu'il s'en souviendront un jour. Ou du moins pas avant que tu aies disparu dans les grandes et prestigieuses rues de Tokyo.

Quand tu sors enfin du hall climatisé, tu remarques qu'il fait déjà nuit. Évidemment, vu l'heure et la saison, le tout paraît logique, mais quand tu es parti de Pékin, il faisait encore jour et tu as presque l'impression d'avoir fait un saut dans le temps tant le ciel est noir -et ne laisse rayonner aucune étoile- au dessus de ta tête. Tu l'observes vaguement un moment, avant de te diriger vers l'abri-bus et attendre le car qui te ramèneras ensuite vers le centre de la ville monde.

Il finit par arriver au bout de quelques minutes et tu montes en silence dans la navette, essayant vaguement d'atteindre le fond ou au moins une place près de la fenêtre. Tu en trouves une et comme plusieurs personnes se pressent pour s'asseoir elles aussi, faisant un bruit épouvantable, tu sors doucement ton ipod et ton casque de ton sac et place ce dernier sur tes oreilles. Tu enclenches la chanson qui avait été mise en pause un peu plus tôt -une ballade, de Jason Mraz-, et poses ta tête contre la vitre alors que tes yeux se closent doucement. Tu n'as pas beaucoup dormi pour cause de répétitions et cours de dernière minute plutôt tardifs hier soir, et tu ressens donc tout particulièrement la fatigue s'accumuler sur tes épaules. Vous n'avez même pas encore sorti votre premier single mais déjà, tu es épuisé, et tu te demandes bien comment font les idoles en pleine promotion. Tu gardes les yeux fermés alors que le véhicule effectuent des secousses régulières et te laisses bercer par la musique qui passe dans tes oreilles et allège ton esprit. Tu te souviens que votre manager -à tous, à Xing Kong-, n'était pas particulièrement pour que tu partes à Tokyo, mais tu l'as convaincu, et puis, ce n'était pas comme si c'était la première fois que tu t'éclipsais pour partir au Japon. Cela arrivait même trop souvent à son goût, mais toi, tu faisais toujours de ton mieux pour pouvoir partir dès que tu le pouvais, car il y avait des personnes importantes pour toi que tu ne pouvais voir autrement. Et puis, il fallait vraiment que tu y ailles cette fois, puisque tu n'avais pas vu ton ami depuis quelques semaines déjà et son anniversaire s'étant glissé entre temps, tu n'avais pas pu lui souhaiter correctement.
Tu te laisses bercer, tu te laisses bercer, et sûrement que tu t'endors doucement à un moment -ou alors tu étais simplement dans un état de demi-sommeil-, car quand tu rouvres les yeux, vous êtes presque arrivés à destination. Tu te frottes légèrement les yeux alors que la lumière basse tension de l'auto-car, te saisissant d'une main de ton sac, et te levant doucement de ton siège alors que l'engin s'arrête. Tu descends, et quand les lumières trop éblouissantes de la capitale t'agressent de plein fouet et te donnent ce qui ressemble à un début de migraine, tu te rends compte que si tu as effectivement dormi dans le bus, tu n'en es pas plus reposé qu'avant.

-Et tes membres, ton dos, en témoignent aussi. Note à toi même: ne plus jamais te rendormir dans le bus; mauvaise idée. Ce n'est pas du tout confortable.-

Tu marches un peu et tu t'engouffres ensuite dans les profondeurs du métro souterrain de Tokyo. Tu attends la prochaine rame appuyé contre un panneau publicitaire, en envoyant un texto à ton ami pour lui demander ce qu'il fait. Tu espères ainsi recevoir une indication sur le lieu où il est, car tu n'as aucune envie de te pointer à son dortoir s'il n'y est pas et de te retrouver comme un con devant la porte ou couillon devant les autres membres de son groupe avec qui il partagerait peut-être sa chambre. Non, vraiment pas, ce n'est pas dans tes intentions. Avant de pénétrer dans le transport en commun, tu prends une grande inspiration, t'attendant à te retrouver étouffé par tous les citadins. A ta grande surprise, vous n'êtes pas tant que ça dans le wagon et tu trouves même une place assise pas loin de là. Seulement, à l'arrêt suivant, une vieille dame se retrouve là aussi et tu lui cèdes la place avec un sourire fatigué mais adorable. Elle te remercie en japonais et tu lui dis que ce n'est rien avant de te retourner vers le paysage vide et noir qui défile abondamment sous tes yeux derrière les vitres. Tu sors du wagon, change de ligne et rentres à nouveau dans un autre. Dans deux arrêts, tu serais au bon, et tu n'aurais plus beaucoup de chemin à faire, heureusement. Tu sens l'épuisement peser un peu trop fort sur tes paupières mais tu te forces à rester le plus éveillé possible car tu n'as aucune intention aussi d'arriver mort devant ton ami. Aucune.

Tu descends enfin au bon arrêt et te faufiles entre les gens pour arriver à la surface le plus rapidement possible. Tu n'as aucune envie de perdre encore plus de temps maintenant, donc tu presses le pas alors que l'air est trop froid à ton goût et tu remets aussi en place ta veste en cuir qui ne te tient pas assez chaud. Tu es frileux, tu l'as toujours été, et même si tu as toujours fait comme si ce n'était pas le cas... Tu dois te l'avouer, au moins à toi même, que tu l'es. Tu frictionnes tes bras doucement, et continue à marcher d'un pas vif vers les locaux que tu ne connais que trop bien, pour avoir passé au moins une année là-bas -et d'accord, ça remontait à longtemps, mais tu as une assez bonne mémoire-, et surtout parce que comme dit précédemment, tu y retournes souvent. Très souvent. Tu pénètres dans l'enceinte des établissements avec une certaine facilité puisque tu es un membre de l'agence, et tu te diriges vers le bâtiment qui t'intéresse un faible sourire aux lèvres. Normalement, il ne devrait pas avoir bougé, n'est-ce pas? Il n'a pas intérêt. Tu n'as pas fait le déplacement pour rien.

Tu montes enfin les escaliers qui mènent vers ta destination finale. Les escaliers que tu as tant de fois parcouru pendant ton séjour au Japon, et qui te rappelle bien trop de souvenirs. Tu rigoles en y repensant, parce que tu te rends compte à quel point les choses ont pu changé depuis toutes ses années. Quand étais tu au Japon déjà? En... 2004, c'est bien ça? Il te semble bien. C'est fou de voir combien les choses ont changé en 8 ans. Particulièrement entre toi, et ton ami, celui que tu t'apprêtes à retrouver maintenant. C'est fou de voir comment un vieil ennemi peut se transformer en un ami vraiment très proche, après les vieilles rancœurs enterrées et de nombreuses années.

Tu arrives à la porte mais tu ne frappes pas tout de suite. D'abord, tu hésites tout simplement à frapper, mais tu penses que tu vas le faire, parce que si c'était seulement lui dans la chambre, tu ne l'aurais pas fait, mais il y a peut-être d'autres gens dans la pièce, et tu n'es pas non plus le pire des bougres -voir tu ne l'es pas du tout en fait pour dire vrai-, tu restes poli. Ensuite, avant de pénétrer dans la salle, tu vérifies une dernière fois que c'est le bon numéro inscrit sur la porte -histoire de pas te tromper de faire irruption dans la mauvaise-, que ton présent -un long paquet dans un papier cadeau bleu marine est bien dans ton sac, ainsi que ta brosse à dent, ton peigne, ton pyjama et tout ce qui te permettra de dormir ici. Oui, tu n'as aussi aucune intention de retourner là d'où tu viens ce soir. Tu vas squatter son lit ou quelque chose dans le genre, tu te trouveras une place, mais il a intérêt aussi à t'accueillir, parce que sinon tu lui fais bouffer ton cadeau et tu l'étouffes avec. Tu t'es déplacé, tu es crevé, et … tu es vraiment content de le retrouver, d'un certain côté.

Tu poses ta main sur la poignée de la porte et frappe de l'autre quelques coups avant d'écouter attentivement et d'appuyer de façon à ce que le morceau de bois s'ouvre. Quand tu passes le seuil et mets les pieds dans la pièce, tu es accueilli seulement par le batteur des Typhoon, la mine surprise. Ta fatigue ne s'envole pas, elle est bien là, pensante sur tes épaules, mais tu as l'impression qu'elle se fait moindre et tu l'oublies un moment à sa vue. Tu empêches un sourire de venir courber le coin de tes lèvres vers le haut avant de t'avancer vers lui d'une manière nonchalante.

« Yo. »

Tu rigoles en voyant sa tête -épique, franchement, il n'a pas l'air d'un poisson rouge, mais ça vaut quand même le détour. Tu décides de le taquiner un peu.

« Je suis d'abord passé au dortoir des Ai Jun, mais Mizuki n'était pas là, donc je suis venu ici. Comment ça va? »

C'est un mensonge, évidemment. Juste histoire de le provoquer un peu, parce qu'en vrai, la personne que tu es venue voir ce soir, c'est lui. Kanemori Ikuto. Et personne d'autre. Tu dois lui offrir son cadeau -qui se trouve présentement dans ton sac, sac que tu poses à terre sans grand ménagement-, et puis ça fait vraiment trop longtemps à ton goût que vous ne vous êtes pas vu en chair et en os. Même si vous vous envoyez des messages régulièrement via vos portables, comme il y a quelques jours par exemple, ce n'est pas du tout la même chose.

Tu prends déjà tes aises et vient poser tes fesses sur son lit, ne prenant même pas la peine de retirer ta veste avant de t'étendre dessus, ou plutôt d'y tomber sans grande grâce sur le côté, en riant comme un gosse. Tu as les yeux fermés alors que tu te remets à parler, toujours rigolant d'une manière à la fois stupide et adorable.

« Avoue que tu ne t'y attendais pas, hein? »
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Kanemori Ikuto
Kanemori Ikuto


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MessageSujet: Re: Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto   Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto EmptyMar 25 Sep - 21:32

Tenue + moto

Journée longue. Journée chiante. Voilà que tu es déjà debout dans le dortoir des indies. Tu n’as pas envie d’être debout. Tu voudrais juste retourner te coucher. Cette journée ne semble rien t’annoncer de bien. Tu as juste envie de retomber dans un sommeil profond. Déjà, il y a Takumi qui piaille. Ça t’agace, qu’il parle autant dès le matin. Tu es quelqu’un de tranquille, de calme. Tu as besoin de temps pour te réveiller et qu’il t’agresse de la sorte à huit heures, ça t’énerve. Tu es un mec douillet, qui aime bien vivre dans son petit confort. Tu aurais préféré rester chez ton oncle, M. Fujimori. Là-bas, tu étais le seul enfant. Tu avais une énorme chambre pour toi, à l’étage. Bon, seul enfant, sauf lorsque ta cousine revenait dans sa demeure. Sinon, tu étais seul. Ta chambre était grande et la salle qui te servait de salon personnel l’était tout autant. Tu vivais grand, seul dans une pièce qui devait fait le quadruple de cette salle-ci et même plus encore. Mais pour les besoins de ton groupe, te voilà à râler dans une salle qui aurait de quoi te rendre claustrophobique. Si ce n’était pas de ce rêve que tu caressais depuis ton entrée à l’agence, tu aurais fait tes valises et serais tout simplement parti. Mais en même temps, autre chose te retenais attaché ici. À l’agence. Tes amis. Les quelques rares que tu avais. Le pire, c’est qu’il avait fallu que les deux seules personnes que tu considérais comme tes meilleurs amis se trouvent à être en Chine. Soit MingXian et Yusheng. Ming, il avait sut gagner ton respect avec les années, en te tenant tête et en répondant à tes attaques, ce qui t’avais surpris mais plus. Enfin une personne intéressante. Et Yusheng, malgré que vous soyez parti sur de mauvaises bases, au fond, avec les années, vous étiez devenu bon ami. Un peu comme s’il avait réussi à dompter ton tempérament de gosse de riche. Il avait décidé d’aller voir sous cette personne arrogante et odieuse pour voir, qu’au fond, tu restes une personne très dévouée pour ceux qui te sont cher. Bref, c’était une journée chiante, une journée qui incitait à rester couché.

Sortant finalement du dortoir, exaspérer des autres indies, tu te disais que tu avais besoin d’air et un peu de solitude. Mieux, tu avais envie de retourner chez les Fujimori, simplement pour la journée. Le vent soufflait dans mes cheveux, me faisant grogner légèrement. Mais j’allai rejoindre le stationnement, où ma moto était joliment stationner. J’adorais ce petit engin qui me permettait de me déplacer en ville avec du style. Tu posas ton casque sur ta tête - ne sait-on jamais, toi tu es prudent mais pas toujours les autres - et enfourchas ta moto. La faisant démarrer d’un mouvement de poignet, tu sortis du stationnement et roula sur la route. Tu aimais particulièrement ta moto, la préférant à tout autre véhicule. Le décor défilait autour de toi alors qu’un sourire vint s’imposer sur tes lèvres. Tu adorais faire de la moto. Même que, une autre idée venait s’imposer à toi. Plutôt que de rentrer chez ton oncle, tu pourrais simplement faire un tour de ville, assis sur ton cheval mécanique. Une autre fois peut-être, parce que, aujourd’hui, tu avais ce besoin que de rentrer chez toi, retrouver la demeure que tu avais quittée depuis un peu plus d’un mois, en même temps que ton début en tant qu’Indies. Simplement pour te rassurer en fait, que ton monde existe encore, que tu t’en es simplement éloigné le temps de réaliser ton rêve. Tu roulas donc, de façon sécuritaire, plutôt rapidement. Tu ne regardais même pas le temps filer pour t’y rendre. Après tout, tu pourrais rouler des heures que ça ne te dérangerait pas. Une chose est sure, tu vis apparaitre la grande maison et un sourire apparut sur tes lèvres. Tu stationnas ta moto et retiras ton casque avant de marcher le long de l’allée en dalle blanche. Tu ouvris les grandes portes, entrant à l’intérieur d’une maison que tu considérais comme la tienne aussi, depuis le temps que tu vivais ici. Tes parents avaient été trop souvent absents pour que tu les considères comme tel et que tu vives avec eux. Pour un mode de vie plus stable, tu étais venu t’installer ici. Une femme sursauta en entendant la porte s’ouvrir. « Ohayo » dis-tu simplement, comme il était encore tôt. La dame te reconnue et t’offrit son plus beau sourire. Ta nounou, celle qui t’avait pris en charge lorsque ta cousine quitta la maison, celle que tu aurais bien appelé maman, tellement elle se rapprochait de ce rôle. Elle s’était occupée de ta magnifique petite personne alors que tes parents parcouraient la planète et te laissaient seul ici avec des milliers de présent. Il ne fallait pas s’étonner que tu sois devenu qui tu étais aujourd’hui.

Finalement, tu montas rapidement les escaliers pour te rendre à ta chambre. Tu trouvas un paquet sur ton lit, plutôt étonné. Lorsque tu vis sur l’étiquette le nom de ton père, tu pris simplement le paquet et le balanças plus loin. Ça te dégoutait, vraiment. Que tes parents n’aient même pas pris la peine de lire tes lettres, tes e-mails. Qu’ils n’aient même pas prit le temps de savoir ce que tu devais. Tu pris place sur ton lit et mis ta tête entre tes mains. Finalement, la journée allait de mal en pis. Tu étais déçu d’eux. Tu aurais voulu qu’ils soient fiers de toi, qu’ils te félicitent pour ton début dans un nouveau groupe. En fait, ce rêve, même si tu ne te l’avouais pas, tu l’avais à cause d’eux. Tu te disais que, si jamais tu devais quelqu’un de populaire, peut-être remarquerait-il qu’ils avaient un fils. C’était stupide, puéril, tu détestais penser ça. Tu te détestais quand tu voyais combien le désintéressement de tes parents te faisait mal. Tu étais quand même plus fort que ça ! Du moins, tu t’étais connu plus fort que ça. Mais il fallait se rendre à l’évidence que ça te blessait. Tu ruminais de sombres pensées tout en essayant de te dire qu’ils ne valaient même pas la peine que tu te soucies d’eux. En temps normal, ils existaient autant pour toi que tu existais pour eux, soit presque pas. Mais aujourd’hui, semblerait-il qu’une vieille rancune semblait vouloir ressortir. Tout ce dont tu avais besoin, en fait, c’était sûrement d’un peu d’attention. Et aussi un peu de reconnaissance, que quelqu’un te dise enfin que, ce que tu faisais, c’était bien. Tu te levas finalement et redescendit pour aller à la cuisine. L’une des membres du personnel de la maison s’y trouvait. Tu lui demandas rapidement de te cuisiner quelque chose, des takoyakis tiens. Elle le fit rapidement, après tout, on ne fait pas attendre le neveu de Fujimori. Alors que tu t’assoyais à la table, tu te demandais ce que tu allais faire du reste de cette mauvaise journée. Tu finis rapidement ton assiette, te demandant vraiment ce que tu allais faire. Et dormir vint s’imposer à toi. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire lorsque tu te levais du pied gauche. Tu retournas donc dans ta chambre pour te laisser tomber sur ton lit. Quelques heures de sommeil de feraient du bien.

Peut-être que la cuisinière avait mis des somnifères dans tes takoyakis ou alors tu étais vraiment crevé depuis le début de ta carrière d’Indies, mais tu dormis pratiquement toute la journée. Il était aux environs de dix-huit heures quand tu ouvris à nouveau les yeux. Mais ça te faisait du bien que de pouvoir dormir, seul dans une chambre, sans tous ces imbéciles que tu côtoyais. Pensant qu’il était temps de partir, tu ne regardas même pas le paquet encore emballé de tes parents avant de sortir de chez toi. Tu retournas sur ta moto, mettant encore ton casque et reparti vers l’agence. Cela avait été récupérateur que de dormir toute la journée dans la tranquillité, sauf que, cette nuit, tu ne dormirais sûrement pas. Essayant d’effacer le souvenir de tes parents, tu roulas doucement. Tu ne les détestais pas, tu leur en voulais seulement. Tu leur en voulais que de n’avoir jamais exister pour eux, tu leur en voulais du désintéressement total qu’ils avaient envers ta personne. Tu aurais vraiment voulu être quelqu’un à leur yeux, pas simplement un objet à exposé aux soirées mondaines alors qu’ils disaient « regarder mon enfant bien élevé. » Paraissait-il que c’était la mode, d’être parent. Alors que tu ruminais plus qu’autre chose, les bâtiments de l’ASE apparaissaient à l’horizon. Voilà que tu étais parti de mauvais poil et que tu rentrais de mauvais poil. Comme quoi, finalement, rentrer chez les Fujimori ne t’avait pas aidé. Tu te stationnas et entras directement dans le bâtiment de ton dortoir. Tu ouvris grand la porte sous les regards interrogateurs de Takumi. Tu soupiras et alla t’assoir sur un des sofas. Journée de merde, c’était ce que s’était.

Après avoir prit un souper rapide et t’être mis à lire, les heures défilèrent. Tu ignorais il était quelle heure. Peut-être passé vingt-deux heures. Tu devrais aller dormir mais tu n’en avais aucune envie. Surtout que les mecs de Typhoon semblaient être disparut pour le reste de la soirée. Tu pourrais bien appeler Midori, peut-être qu’elle voudrait te voir. Ou alors embêter Reiko car tu savais qu’elle ne te résistait pas. Mais quelque chose te retenait à ton dortoir. Tu continuas donc à lire un petit moment. Puis, tu posas ton livre et te levas, décidant d’aller te brosser les dents et d’aller dormir. Mais comme tu te levais, la porte s’ouvrit sur un visage connu mais inattendu. Tu entrouvris la bouche et le fixas, l’air de te demander ce qu’il faisait ici, à cette heure tardive. « Yo » lui répondis-tu, sans être trop sur de ce que tu devais dire. La suite te fit serrer la mâchoire. Ça t’agaçait quand il disait ce genre de chose. Comme si tu n’étais qu’un plan B, la roue de secoure si jamais les autres vous lâche. Ça t’énervait vraiment, ce sentiment qui t’habitait à chaque fois qu’il t’embêtait comme ça. Parce que tu n’aimais pas être le second plan, celui qu’on ne va voir qu’en deuxième. Tu le regardas cependant prendre tes aises dans la chambre et aller s’installer sur ton lit. TON lit. Tu te laissas tomber sur le sofa que tu avais quitté un peu plus tôt. « Non, je ne m’y attendais pas. » Mais ton ton laissait savoir un certain agacement. Tu aurais préféré qu’il te salut gentiment, te dise qu’il était content que de venir te voir. Hélas, c’était sûrement trop lui demander. « Je ne m’y attendais tellement pas que je suis sensé sortir, d’ici une dizaine de minutes. » Pourtant, cela sonnait faux. Ton visage était fermé alors que tu continuais de le regarder sans laisser passer une seule émotion. « Mais ça me laisse le temps de te demander comment s’est passé ton vol. » Oui, ça t’agaçait. Et, au vue de ta réaction, il allait sûrement le remarquer. Le dos droit, convenablement assis sur le sofa, tu ne rigolais pas comme lui le faisait. Il l’avait cherché, après tout.
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Huang Yusheng
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MessageSujet: Re: Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto   Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto EmptyVen 28 Sep - 23:31

Bon, d'accord. Le provoquer alors que tu venais d'arriver en lui faisant croire qu'il était le bouche-trou de tes heures d'ennui et prendre automatiquement tes aises en venant t'affaler sur son lit, n'était peut-être pas -certainement pas- la meilleure chose à faire. Surtout quand tu ne t'es même pas renseigné sur son humeur d'abord et que vraiment, tu a fais une soudaine irruption de sa chambre à une heure de la nuit qui commençait à se faire tardive. D'accord, ça n'était même vraiment pas sûrement la meilleure idée que tu n'aies jamais eu. Mais ça n'est toujours pas une raison pour qu'il te parle de cette manière là.

Il ne t'engueule pas forcément, mais tu entends toute l'irritation qui se fait ressentir dans son ton agacé, et qui t'aurait toi même énervé en temps normal. Car même si tu as fait un peu le crétin -ou même le con, pour être honnête, en te pointant comme cela-, il aurait aussi pu t'accueillir avec un peu plus de chaleur et d'enthousiasme. Fallait pas se moquer du monde, tu étais quand même venu de Chine pour le voir, et il y avait bien donc une mer qui vous séparait ainsi que des heures de trajet en avion. Franchement, si tu n'avais pas été si fatigué toi même, l'idée précédemment évoquée de lui faire avaler son cadeau et de l'étouffer avec, t'aurait semblé particulièrement attirante -presque enivrante, tiens- mais pas ce soir, pas quand tu as les yeux fermés et que tu écoutes sa douce -enfin, douce, façon de parler, parce qu'elle n'a rien de très doux, surtout en ce moment- voix, la tête posée sur sa couette froissée et que tu sens tes membres se décontracter lentement mais sûrement grâce au toucher du matelas. Tes sens commencent même à faiblir, tu te sens presque dériver vers le sommeil, et tu fais du mieux pour rester le plus éveillé qu'il t'en est possible.

Quand il te dit qu'il a prévu de sortir dans quelques minutes, tu te redresses du mieux que tu peux sur toi même, ordonnant de manière très autoritaire à tes propres membres de bouger -ce qui n'est pas chose facile, puisqu'ils ont l'air de préférer bien mieux le confort quand tu trouves allongé de tout ton long, mais tu ne leur laisses pas le choix- et te force même, avec peine, à rouvrir les yeux. Encore une fois, la lumière t'agresse, et les tonalités, les nuances de couleur de lumière qui frappent ta rétine te paraissent étranges avant que tu recouvres peu à peu une vue plus commune. Tu te frottes les yeux alors qu'une passable irritation te fait serrer un peu les dents, mais surtout qu'une vague d'indignation s'élève en toi. Tu le regardes, les yeux pas très bien ouverts mais intenses.

« Ow! Dis pas ça, je t'ai justement envoyé un sms pour savoir ce que tu faisais et où tu étais tout à l'heure. »

Tu ne sais pas trop bien pourquoi -peut-être que tu commences à t'habituer à la température de la chambre-, même vêtu de ta veste, tu commences à avoir un peu froid. Décidément, tu as un peu trop froid ces temps-ci, particulièrement ce soir. Tu frictionnes doucement tes bras avant d'ajouter, en murmurant, la voix un peu rauque, presque plus pour toi même que pour la personne en face de toi. Tu n'es même pas bien sûr qu'il t'ait entendu, alors que tu grommelles entre tes dents.

« Sinon je serais vraiment allé ailleurs ou aurait attendu... »

Tu lèves tes yeux à demi clos vers lui, et tente vraiment de les garder les plus grands et ouverts possibles. Il reste imperturbable de ce que tu vois, il est assis de manière très droite dans le sofa en face de toi et tu le trouves bien trop tendu à ton goût.

« Mais ça me laisse le temps de te demander comment s’est passé ton vol. » 

Il a vraiment pas l'air d'être très content de te voir. Ce qui te vexe légèrement sur les bords. Tu n'y étais pour rien, d'accord? Peut-être qu'il s'était levé du mauvais pied, ce matin, ou qu'il avait vécu des choses qui s'étaient mal passées dans la journée, mais tu n'y en étais pour rien la cause. Ou du moins pas, à ce que je sache. Alors, a part le fait que tu l'ais un peu provoqué -mais c'était taquin de ta part, une habitude, tu aimes te moquer des gens, particulièrement quand ils te sont proches- tu ne méritais vraiment pas qu'il te parle sur ce ton, merde. Une chance pour lui que tu sois vraiment trop à l'ouest et endormi pour t'énerver, parce que sinon tu lui aurais vraiment fait avaler son cadeau et tout le bordel qui était dans sa chambre avec. Ou alors, plutôt que lui faire directement ingurgiter ton cadeau jusqu'à que mort s'en suive, tu aurais pu te servir de sa tête comme tambourin et faire du rythme avec ses baguettes. Bonne idée cette dernière... … Après réflexion, peut-être pas. Tu es définitivement un peu trop... à côté, ce soir. Tu trouves tes pensées un peu étranges toi même, et puis le fait que tu ne t'énerves pas... sachant que tu es en présence de Ikuto, en plus, ça te surprend un peu toi même. Mais tu es toujours un peu trop amoché par la fatigue pour t'en rendre bien compte.

« Mon vol s'est assez bien passé, même si c'était fatigant et que le manager ne voulait pas me laisser partir. »

Tu bailles, plisses les yeux très fort, avant de les rouvrir encore. C'est vraiment une lutte presque, parce qu'il te semble que tes paupières tentent de se clore toutes seules, comme si elles avaient une volonté propre. Tu aimerais bien partager leur point de vue, mais pour l'instant, ce n'est ni le lieu, ni le moment.

Même si une partie de ton esprit se retrouve sur le point d'être plongé dans les limbes du sommeil et que ton corps à l'air d'en prendre déjà la route, - tu te redresses une nouvelle fois, en espérant que le mouvement te tiendra plus facilement éveillé -, une autre partie, la plus grande partie même, reste lucide. Tu es bien tenté de lui dire « bah qu'est-ce que t'as vieux, tu t'es levé du mauvais pied? » ou quelque chose comme ça, histoire encore une fois de le taquiner. Mais tu penses que ce n'est vraiment vraiment pas le moment, si tu ne veux pas qu'il te fasse la gueule pour la soirée, que cela parte en dispute ou tu ne sais quoi et qu'il finisse par te jeter dehors, tout seul, dans le froid, dans la nuit.

Tu te contentes donc d'un haussement de sourcil, et d'un regard conséquent -ou du moins, de ce que tu peux dans ton état de fatigue avancé. Mais comme il n'a l'air vraiment pas dans son assiette ce soir et que tu es un ami attentif, tu fais vraiment du mieux que tu peux pour te réveiller toi même. La curiosité de savoir pourquoi il est comme cela est persistante d'ailleurs, elle t'empêche de t'endormir vraiment, et tu commences un peu à t'inquiéter pour lui au vu du ton qu'il emploie, puisque tu n'es pas en état de t'énerver.
Et puis, il faut avouer que tu n'es pas non plus venu, tu n'as pas fait tout ce chemin seulement pour arriver comme une fleur dans la chambre de son dortoir -qu'il trouve d'ailleurs déjà trop petite-, pour finir par t'écrouler sur son lit et t'endormir dessus. Non, ce n'est vraiment pas ton but. Même si l'idée te paraît très tentante à ce moment là.

Tu te frottes à nouveau les yeux avant de te mettre à parler, la voix rauque, effet que tu assimiles à la fatigue même si tu as un peu de mal à trouver ta voix et donc émettre un son.

« Ecoute, je suis désolé si je t'ai vexé tout à l'heure ou quoi que ce soit. Mais tu devrais savoir mieux que personne que c'était juste pour plaisanter. »

Tu dégages les mèches de cheveux qui recouvrent tes yeux et passe ta main dans le reste de ta chevelure, tout en frissonnant. Tu tentes de te rallonger un peu sur son lit.

« Tu as vraiment pas l'air très bien et... mais AIE. C'est quoi cette merde?! » demandes-tu sur un ton à moitié révolté en sentant quelque chose te rentrer dans la fesse et la hanche droite.

Tu passes ta main dessous afin de récupérer l'objet de tes malheurs et l'observe un moment avant de péniblement l'envoyer de l'autre côté de la pièce. Simplement un stylo qui devrait traîner par là.

Tu retournes ton attention vers Ikuto, alors que le mouvement abrupte te donne l'impression de vertige. Tu clignes des yeux quelques fois avant de te reprendre et de recommencer.

« Je disais donc: qu'est-ce qui se passe? Tu veux qu'on en parle? »

Tu le fixes intensément, et tes paupières ont apparemment cédé et trouvé la force de tenir toute seule sans que tu aies besoin d'exercer sur elles une très importante volonté.

Tu attends sa réponse en te sentant un peu nauséeux sur les bords, et tu avales difficilement ta salive alors que ta gorge te semble plus irritée que tu ne l'avais auparavant remarqué. La fatigue pèse aussi toujours sur tes épaules de manière très forte, et tu te sens un peu désorienté par cela. D'ailleurs tu continues aussi à frissonner alors que la personne en face de toi n'a pas l'air du tout affecté par ce que toi tu penses être une température basse qui te donnerait presque la chair de poule. Tu clignes des yeux plusieurs fois avant de reprendre la parole.

« Est-ce qu'avant, on pourrait juste boire quelque chose? De chaud, de préférence... enfin quelque chose qui me réveille, au moins. »
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Kanemori Ikuto
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MessageSujet: Re: Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto   Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto EmptySam 29 Sep - 15:01

C’était avec froideur que tu répondis à ton ami. C’était normal, après tout, avec le commentaire qu’il avait passé. Si on creusait un peu plus loin dans ton passé, on voyait très clairement comment tu étais devenu l’Ikuto que tu es aujourd’hui. Si tu n’étais pas capable d’aller chercher l’attention de tes parents, tu irais simplement la chercher ailleurs. C’est aussi en parti pour ça que tu dragues toutes les filles qui te plaisent, que tu es franchement chiant avec certains autres. Parce que, au fond, que les autres t’aiment ou te détestent, tant qu’ils ne te restent pas indifférent, ça te va. Pendant longtemps, tu as été un gamin en manque d’attention, qui la cherchait pas n’importe quel moyen, quitte à insulté ceux de ton âge et tes aîné et à être irrespectueux. Et, avec le temps, c’est simplement quelque chose qui est resté. Donc, nécessairement, passer en second plan, ça te faisait grincer des dents. Qu’il arrive ainsi, dans TA chambre, s’appropriant TON lit, ça pouvait encore passer. Mais qu’il affirme avoir été voir cette stupide japonaise et que, comme elle n’était pas là, tu te retrouvais à être la solution de secoure, cela suffit à t’énerver. Tu remarques qu’il est fatigué, tu te dis que tu devrais être un peu plus conciliant, mais voilà, tu restes Ikuto, après tout. Le gamin capricieux plus que susceptible. Celui qu’il ne faut simplement pas provoquer, surtout lors des mauvaises journées comme celle-ci. Assis droit sur ton sofa, tu lui affirmas que tu étais tellement étonné de sa visite que tu avais prévu autre chose. Mensonge éhonté. Tes sourcils se froncent. Ah, oui, tu lui avais dit que tu ne faisais rien, ce soir. « Tant qu’à être allé chez les Ai Jun, tu aurais pu y resté, hein. Tu dois sûrement y avoir d’autres amies là-bas, non ? » Plus qu’agacé, ton ton de voix avait quelque chose d’accusateur. Mais tu gardas ton visage aussi fermé et inexpressif que précédemment, bien que tu avais froncé les sourcils, signe d’agacement apparent chez toi.

Par politesse, tu t’enquis de son vol. Au fond, tu n’en avais rien à faire, de comment s’était passé son vol, surtout si, à la base, cela avait été pour voir Mizuki. Toi, jaloux ? Disons plus que tu es quelqu’un de particulièrement possessif envers tes amis. Parce que tu détestes être relégué au second rang. Parce que tes parents ont passés leur vie à te mettre au second plan. Pire, tu n’étais même plus le second plan pour eux, tu étais carrément l’arrière-plan, qu’un objet dans ce décor. Donc, déjà que tes parents avaient autant de considération pour toi que pour un objet, tu détestais que les rares que tu appréciais agissent de la sorte. Tu étais, effectivement, de mauvaise. Mais non pas sans raison. Il l’avait cherché, après tout, que tu restes aussi froid et indifférent à sa présence. Tu lui aurais bien répondu sèchement qu’il aurait pu rester en Chine, mais tu gardas les lèvres closent. Oui, il arrivait de te taire, par moment. Parce que tu savais que, si tu répondais ça, il s’en irait sûrement. Et bien qu’énervé de son commentaire, tu étais tout de même content de le voir. Il faisait parti des rares que tu appréciais et respectais, un des rares que tu pouvais considérer comme un ami. Et il t’avait manqué, il fallait bien que tu te l’avoues. Mais tout de même, tu étais fâché. Et tu lui en voulais. Mais surtout, tu étais déçu d’être encore moins important que cette blonde. Tu aurais cru que, peut-être, il serait passé te voir en premier, quitte à partir un peu plus tard pour aller voir d’autres personnes. Là, au moins, tu aurais eu l’impression d’avoir une quelconque importance pour le chinois. Mais là, face à lui, c’était un peu comme si tu n’avais aucune valeur à ses yeux. Mais au fond, ils sont rares, ceux qui te considèrent comme important.

Oui, il avait raison. Tu t’étais levé du mauvais pied. Et pire, alors que tu croyais que tu aurais pu te calmer en allant chez toi, maison que tu n’avais pas vu depuis des semaines, tu étais tombé nez à nez avec des souvenirs que tu ne voulais pas te rappeler, avec l’image de tes parents, distantes. Tu te souvenais de ton septième anniversaire. Tu l’avais fêté seul. Tu aurais cru être avec tes parents, mais ils n’étaient rentrés d’Angleterre que quelques jours plus tard. Pire encore, ils ne s’étaient même pas excuser, comme si ta fête n’avait qu’une infime importance dans ton horaire. Ou encore, l’année d’après, ton entrée à l’agence. Ce fut aussi l’année où tu décidas d’aller vivre chez ton oncle, compte tenu que tes parents avaient une seconde maison à New-York et qu’ils désiraient aller y passer l’année. Bon débarras que tu t’étais dit, même si, au fond, tu avais été blessé. « C’est si évident que ça ? » Grommelles-tu, sarcastique. C’était pourtant évident à voir, par ton ton froid, ton expression fermé et ton allure détaché. Tu t’étais pourtant dit que tu aurais du mieux l’accueillir, mais c’était aussi en grande partie de sa faute. Tu t’en allais répliquer à nouveau lorsqu’il ouvrit la bouche. Sur le coup, tu te sentis con. Oui, tu l’aurais sûrement prit à la plaisanterie, si ce n’avait pas été aujourd’hui. Avec la journée, bien que tranquille, que tu avais passé, son commentaire t’avait réellement déplut. « Tu devrais savoir mieux que personne que, tes plaisanteries, elles réussissent qu’une fois sur deux. » Pour ceux qui te connaissaient réellement, il n’était pas difficile de savoir Ô combien tu étais susceptible. Au moins, il s’était excusé. Mieux encore, il était vraiment venu au Japon pour te voir. Tu te décrispas légèrement, te détendant aussi. Cependant, toi, tu ne t’excuserais pas pour l’attitude déplaisante que tu avais eue. Parce que c’était en partie de sa faute. Mais surtout, parce que c’est bien connu, tu t’excuses que très rarement, pour ne pas dire jamais à vrai dire.

Tranquillement assis, tu ne quittes pas des yeux. Cependant, tu sembles moins en colère que tout à l’heure, bien que c’est plutôt visible que tu es tout de même d’une humeur massacrante. Il tente de se recoucher sur ton lit en parlant et sursaute. Oh. Ta chambre est un véritable dépotoir en fait. Mais tu n’as jamais sut comment faire le ménage. Chez toi, il y a des domestiques payé pour faire ce que tu ne veux pas faire. Pas ici. Ici, tu dois te démerder seul. Mais tu n’es qu’un fils à papa. Ou plutôt, un fils à tonton, comme c’est en parti lui qui t’a élevé. Il l’avait remarqué, que tu n’allais pas bien. Comme tu avais remarqué qu’il semblait réellement fatigué. « Oh, te prend pas la tête avec ça. Tu devrais plutôt te reposer » lui dis-tu, l’air las. Tu n’avais jamais abordé le sujet de tes parents ni même de ta famille avec lui. Ni avec personne, à vrai dire. Peut-être que MingXian en savait un peu, comme il était aussi ton meilleur ami, mais outre lui, c’était un sujet que tu passais sous silence. Surtout que, généralement, tu n’y pensais pas. Sauf lorsque tu te retrouvais confronter à la réalité. Puis, il te demande quelque chose à boire. De chaud, de préférence. Effectivement, il semblait avoir froid. Tu te levas donc et retiras ta veste que tu avais gardé toute la journée. Tu t’avanças vers lui et la déposas sur ses épaules avant d’aller à la cuisine. Tu fis chauffé de l’eau jusqu’à ébullition et la transféra dans une théière. Tu n’avais pas l’envie ni la motivation que de faire du café. Ce serait donc du thé. C’est chaud, ça devrait faire l’affaire. Avec une théière et deux tasses, tu retournes où il se trouve. Tu déposes le tout sur une table et lui sert du thé dans sa tasse que tu lui tends. « Tiens, ça devrait faire l’affaire. Je crois. » Tu retournes t’assoir, sans rien prendre. Tu n’as pas particulièrement soif.

Sentant le regard interrogateur de ton ami, tu sens qu’il ne s’imposera pas mais qu’il aimerait bien savoir. Tu soupires et t’étires, frissonnant légèrement lorsque tu sens un courant d’air froid venir frôler tes bras maintenant mis à nus comme tu n’es qu’en t-shirt. Mais tu ne dis rien et te contente que d’afficher un sourire las alors que tu t’enfonces un peu plus dans le sofa. As-tu réellement envie d’en parler ? Tu l’ignores. Tu te sens con, vraiment con. Parce que c’est pathétique, du moins, c’est ce que tu crois. D’habitude, tout va bien, tu t’en fous complètement de l’importance que tu as pour tes parents. Mais aujourd’hui, en voyant ton cadeau d’anniversaire mais surtout, en voyant qu’ils ne savaient même pas que tu avais débuté en tant qu’Indies, ça t’avait réellement déçu. « Ce n’est rien de bien important, j’ai juste eu la mauvaise idée que d’être rentrer chez mon oncle. » Tu te demandas si tu lui avais déjà dit que tu vivais avec ton oncle et non pas avec tes parents. Sûrement pas. Parce que tu parlais rarement de toi-même, de ta famille, de ce qu’il y avait hors de l’agence. Parce que c’était inutile, que tu n’en voyais pas l’intérêt. Tu soupiras. Finalement, tu avais légèrement froid sans ta veste. Mais tu semblais avoir beaucoup moins froid que ton ami, qui semblait tendre à se transformer en glaçon. « J’ai simplement réalisé, à nouveau, combien j’étais inexistant pour mes parents. » Tu avais laissé tomber ça, l’air fatigué, comme si tu essayais de ne plus t’en soucier mais que, au fond, ça te blessait. Mais tu te composas un sourire rassurant pour que ton ami ne s’inquiète pas tout en passant une main dans tes cheveux noirs. « Mais ce n’est pas grand-chose hein. T’inquiète pas. » Tu eus un léger rire nerveux, parce que tu ne cherchais vraiment pas à l’inquiéter. De toute façon, c’était tes problèmes, seulement, tu ne pouvais rien y faire pour changer le cours des choses. Tu étais le fils de M. Kanemori et de Mme Fujiwara seulement parce que c’était à la mode, ça faisait bonne impression, que d’avoir un enfant à exposé.
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Huang Yusheng
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MessageSujet: Re: Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto   Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto EmptyMar 2 Oct - 21:52

« Tant qu’à être allé chez les Ai Jun, tu aurais pu y resté, hein. Tu dois sûrement y avoir d’autres amies là-bas, non ? » 

Tu grimaces légèrement parce que son ton est chargé de reproches et que ce n'est jamais ce que tu as voulu provoqué. Quand est-ce qu'il comprendra enfin que c'était une blague? Une pure, simple et stupide blague. Quoi, qu'est-ce qu'il te fait? Le coup de la minette jalouse parce que tu es allé voir quelqu'un d'autre avant? Qu'est-ce que ça peut lui faire. Enfin, tu n'es pas honnête avec toi même, tu sais très bien que cela le touche plutôt, ce n'est pas nouveau, mais d'habitude il l'aurait pris à la rigolade, et cela t'énerve à moitié parce que tu n'as pas le cerveau qui fonctionne très bien et il te fait méchamment prendre une douche froide juste parce que tu as voulu le taquiner. Et puis vraiment, tu as l'esprit presque ailleurs tant tes paupières te paraissent toi même lourdes.
Tu retiens toi même un commentaire acerbe -enfin aussi acerbe qu'il aurait pu l'être au vu de ton état, donc pas grand chose en somme mais ça aurait déjà été ça- et alors que son visage reste on ne peut plus fermé, il te demande comment s'est passé ton vol.

Tu lui réponds, en sentant une pointe de colère se former en toi, parce que tu n'es jusqu'ici pas assez con pour ne pas t'être rendu compte qu'il t'en voulait et que tu l'avais apparemment profondément agacé. Toujours est-il que tu n'es sûrement pour rien à la base de sa mauvaise humeur et que tu n'as donc pas à t'en prendre plein la figure comme cela alors que tu viens justement le voir depuis la Chine -la Chine, pas la ville la plus proche ou la chambre d'à côté- et qu'il t'accueille d'une manière aussi accueillante qu'une porte de prison. Tu montes plusieurs plans dans ta tête histoire de te calmer et te rends ainsi compte à quel point tu es fatigué. De par l'absurdité même des plans stupides qui s'étaient installés dans ton esprit pour te « venger » de cet accueil et de ses commentaires froids jetés à ton égard, mais aussi et surtout parce que tes paupières semblent se coller de plus en plus et ne plus vouloir se rouvrir. Tu as l'impression de fournir bien trop d'efforts pour deux simples bouts de peau si fragiles.

Tu sais qu'il n'est pas bien lui même. Tu le sais. Tu as beau être fatigué, ce n'est pas un point qui t'échappe. D'abord car tu t'en es pris dans la figure à cause de cela, et puis parce qu'après tout ce temps passé en sa compagnie en tant que son ami, tu le connais assez bien pour distinguer ses différentes humeurs derrière son masque inexpressif. Tu te redresses lentement sur ton sied pour essayer de te réveiller un peu alors que le confort du matelas ne cherche qu'à t'emporter dans le sommeil, et tu murmures -plus pour toi même que pour lui, mais apparemment cela ne lui a pas échappé non plus- quelque chose comme « tu t'es levé du mauvais pied ou quoi? ». Tu sais qu'il l'a entendu parce qu'il te répond.

« C’est si évident que ça ? »

Tu as légèrement envie de rire, tu ne sais pas trop de quelle manière. Probablement de manière ironique, ou sarcastique toi même, comme le ton qu'il vient d'employer. Bien sûr que c'est évident, tellement évident, ça te saute aux yeux et ça ne fait que ça, et si tu n'étais pas aussi fatigué, peut-être que tu ne te serais pas énervé contre lui pour cela; parce qu'il n'a vraiment pas l'air d'aller bien. Mais ce n'est qu'une hypothèse. Tu t'enflammes toujours très vite quand tu te retrouves face à Ikuto, et le fait qu'il te prenne comme un éventuel catalyseur de ses humeurs, cela ne t'a jamais vraiment plu. Comme cela lui déplait fortement quand il t'arrive de déraper et d'en faire de même -peut-être même un peu trop souvent-. Quoiqu'il en soit, la question ne se pose même pas. Tu es fatigué, épuisé même, et tu n'as donc pas la tête à te disputer avec lui. Vraiment pas.

Tu te frottes les yeux, et t'excuses d'une voix rauque. Histoire de clarifier les choses et de lui faire comprendre que tu ne pensais vraiment pas à mal. Et peut-être aussi de lui ouvrir les yeux -tes yeux en auraient vraiment besoin aussi d'ailleurs- sur le fait que c'est sûrement le seul tort que tu as commis depuis que tu es arrivé dans sa chambre à l'improviste, mais qu'il te donne l'impression que tu viens tout juste de lui faire la pire des crasses.

« Tu devrais savoir mieux que personne que, tes plaisanteries, elles réussissent qu’une fois sur deux. » 

Tu grimaces. Tu aurais bien voulu une phrase un peu plus gentille pour une fois, mais ce n'est pas très important au final, parce que c'est Ikuto, parce qu'il est comme ça et que tu le connais, et puis aussi parce que tes excuses semblent l'avoir détendu un tant soit peut. Juste assez au moins pour qu'il paraisse un peu plus ouvert à vraiment t'écouter.
(Tu te retiens tout de même de lui renvoyer à la figure que tes blagues sont très bien comme elles sont et que c'est de sa faute s'il ne sait pas les apprécier à leur juste valeur.)

C'est plutôt une mauvaise idée que de te rallonger sur son lit parce que tu y fais une mauvaise rencontre avec un stylo qui a juste tenté de s'enfoncer violemment et méchamment dans ta hanche et ta fesse, mais tu finis donc par lancer ton agresseur à l'autre bout de la pièce et à continuer ta route vers la couette du lit. Tu retournes ensuite ta tête vers lui -sûrement un peu trop rapidement, parce que tu sens la tête qui te tourne et quelques étoiles venir se rajouter à ta vue, tandis que tu clignes vivement des yeux avant de te reprendre- et tu lui demandes s'il veut parler de ce qui ne va pas.
Tu as beau avoir un caractère assez fort et impulsif, tu restes quelqu'un de très sensible et très attentif à tes amis. S'ils ont besoin de parler, tu seras là pour les écouter, et s'ils ne veulent pas en parler, tu seras simplement là pour les soutenir quoiqu'il arrive. Tu donnes parfois l'impression de te foutre de tout à part de ta propre personne, mais c'est loin d'être le cas. Ce qu'ignore la majorité des gens, c'est que parler, lancer des répliques et des moqueries affectives ne prive pas d'observer très intensément et de s'inquiéter. Les gens silencieux sont rarement les moins attentifs aux détails, et si tu n'es pas silencieux, tu fais tout de même très attention aux personnes qui t'entourent.
(Cela ne t'empêche pas d'être égoïste aussi quand tu le souhaites, ça n'est pas relié.)

« Oh, te prend pas la tête avec ça. Tu devrais plutôt te reposer »

Te reposer? Tu avais vraiment l'air aussi épuisé que tu l'étais? … Bon d'accord, le fait que tu luttais déjà depuis plusieurs bonnes minutes contre le fait qu'elles voulaient absolument se clore sans tes ordres ne devait pas être des plus discrets, mais il l'a donc remarqué malgré le fait qu'il était particulièrement agacé juste un peu plus tôt. Tu ne sais pas trop comment le prendre.

Tu t'apprêtes à répondre, mais tu es coupé par toi même; par ton état: déjà, ta gorge est rauque et bien plus irritée que tu ne le croyais -d'ailleurs, depuis quand est-elle rauque?- et puis tu es toujours exténué, on ne peut plus fatigué au point que tu as l'impression d'avoir la nausée et le vertige, et enfin... Tu as froid. Incroyablement froid pour une chambre chauffée et pour une personne qui porte déjà une veste en cuir sur soi. Mais là, tout de suite, tu n'as qu'une envie: plonger dans le lit d'Ikuto et te réfugier sous sa couette afin que cela t'apporte un peu de chaleur et le confort qu'il te manque pour t'endormir tout à fait.

Tu lui demandes si vous pouvez d'abord prendre quelque chose de chaud afin de te réveiller -et d'apaiser ta gorge si irritée, mais cela, tu ne le précises pas. Ce qu'il fait alors te surprend. Il se lève, enlève sa veste et la pose sur tes épaules. Tu le regardes avec de grands yeux -autant qu'ils peuvent l'être au vu de ton état de fatigue oh-combien avancé- étonné, puis le spectre d'un sourire vient sûrement courber le coin de tes lèvres alors qu'il repart vers ce qui s'approche d'une cuisine dans le coin de la chambre de dortoir et fais chauffer de l'eau. Tu n'enfiles pas la veste -tu en portes déjà une, tu es maigre, mais pas assez pour que la deuxième passe par dessus l'autre- et te contente donc de la resserrer contre toi et de frictionner encore une fois tes bras alors que tu ris intérieurement de la situation. Probablement que beaucoup des conquêtes du jeune batteur voudraient être à ta place, mais toi, cela te fait plutôt assez rire. Et un tant soit peu plaisir, il fallait être honnête, mais cela, tu étais bien trop ailleurs -entre le monde réel et celui des songes- pour en être tout à fait conscient. Tu as vraiment envie de t'allonger encore plus, de tout ton long, et de l'observer de là alors que sa veste te sert de couverture, mais ce ne serait pas vraiment la position idéale pour boire une boisson chaude ensuite et puis, tu ne penses pas qu'il apprécierait te voir ainsi. Tu te redresses donc, t'appuyant sur le mur, toujours la veste resserrée autour de toi pour t'apporter le plus de chaleur possible.

Il revient peu de temps après, une théière dans les mains -oh, ce serait donc du thé? Cool, ça te permettra de tenir éveillé sûrement un peu plus longtemps qu'il ne t'était donné et au vu de la vapeur qui s'échappe du récipient, le contenu doit en être on ne peut plus brûlant. Tout à fait adapté à ce que tu recherches. Il pose ensuite deux tasses sur la petite table basse de sa chambre et les remplit consciencieusement chacune à leur tour. Il t'en donne ensuite gracieusement une, dont tu te saisis doucement alors que ta main tremble légèrement -sûrement dû au fait que tu es froid, tu penses.

« Tiens, ça devrait faire l’affaire. Je crois. »

Tu lèves tes yeux -presque demi-clos mais pas tout à fait- et tu lui fais un grand sourire, le premier vrai grand sourire depuis le début de la soirée -enfin non, depuis qu'il a commencé à te répondre avec froideur alors que tu venais de t'écrouler sur son lit.

« Merci, c'est exactement ce dont j'avais besoin. » t'enquis tu d'une voix peu forte mais suffisamment pour qu'il t'entende, avant de porter la tasse en céramique à tes lèvres déjà entrouvertes.

Le thé est brûlant et tu ne devrais certainement pas à te mettre à le boire tout de suite, mais l'idée qu'il coule lentement et sûrement dans ta gorge irritée, l'enflammant au passage, semble purement et terriblement tentante. Tu laisses le liquide descendre et si la douleur se fait bien présente et aiguë au passage de ce dernier, l'apaisement qu'il te laisse ensuite t'es suffisant. Cela ne concerne pas seulement le fait d'apaiser tes mots, mais aussi celui qui fait que la boisson ne se répand pas seulement dans ta gorge, mais aussi bel et bien dans toutes les parties, toutes les fibres de ton corps. Tu es parcouru d'un frisson alors que la chaleur se diffuse ainsi jusqu'au bout de tes doigts et pendant un instant, tu as la chair de poule. Le plaisir ne dure pas très longtemps, puisque très rapidement, dès que tu éloignes la tasse de tes lèvres, tu commences de nouveau à avoir froid, mais il est bien là.
Et puis, l'avantage du thé -comme celui du café, par la même occasion, même si tu as une certaine préférence pour le thé, mais pas celui là, pas le noir qu'on sert si souvent en Asie- c'est qu'il te permet à tes yeux de rester plus longtemps, plus confortablement et plus sûrement ouverts. Oui. Tu es aussi plus apte à écouter ce que Ikuto a à te dire s'il se décide enfin à te parler.

Quand tu relèves la tête vers lui pour l'observer, tu remarques qu'il s'est enfoncé -sûrement plus ou moins confortablement- dans le sofa, et que malgré le sourire fatigué qui étire ses lèvres, il n'a pas l'air bien sûr de ce qu'il peut te dire ou non. Il doit être encore en train d'hésiter. Mais après quelques autres secondes qui s'écoulent, il se met à parler, et tu ne le quittes pas des yeux, ton regard plongé dans le sien.

 « Ce n’est rien de bien important, j’ai juste eu la mauvaise idée que d’être rentrer chez mon oncle. »

Tu lèves un sourcil interrogateur.

« Ton oncle? »

En réalité, tu ne connais pas très bien Ikuto. Enfin, non, ce n'est pas ça. Tu le connais lui, ce qu'il est, son comportement, ses réactions, ses humeurs, mais il ne te parle que très peu de sa situation familial, et tu ne l'abordes que très peu aussi avec lui parce que tu es juste totalement conscient de combien cela semble être délicat pour lui. Tu ne parles pas tant que ça avec lui de ta famille non plus. Vous êtes un peu des amis qui vivez au jour le jour, vous vous racontez beaucoup de chose en ce qui concerne votre vie de tous les jours, vos petits problèmes ou vos aventures, mais au final, pas vraiment de ce qui se passe derrière les rideaux et les masques derrière lesquels vous vous cachez. Il n'a jamais réussi à percer ton armure si bien ficelée et tu n'as jamais réussi à lui soutirer beaucoup d'informations sur sa propre situation familiale. Pas que tu aies vraiment essayé de le faire non plus, comme tu l'as déjà évoqué, elle te semble trop délicate, et tu n'as aucune envie de le blesser en lui en demandant plus. Tu n'as pas envie de le pousser.
Mais des fois, tu te dis que tu aimerais vraiment en savoir un peu plus, pour le comprendre mieux que tu ne le fais déjà et pour pouvoir être là s'il a besoin de toi. Et il t'arrive souvent de penser qu'il serait peut-être temps, après tant d'années, pour chacun de vous, de faire quelques efforts afin d'y arriver.

Tu n'insistes cependant pas plus que cela et le voit soupirer devant toi avant qu'il ne se remette à parler.

 « J’ai simplement réalisé, à nouveau, combien j’étais inexistant pour mes parents. » 

Oh.
Tu ne sais pas vraiment comment répondre à cela. Sûrement, très certainement parce que cela ait loin d'être un sentiment qui t'es étranger. C'en est même trop proche. Seulement, tu ne sais pas comment cela est pour lui, exactement, dans les détails -enfin, tu t'en doutes, parce que tu as déjà plusieurs fois entendu parler de sa famille, et tu as vite fait le lien entre son caractère, sa situation familial, et ses possibles problèmes-, mais tu penses que vos situations sont sûrement assez différentes et en même temps parallèles. Mais tu ne souffres pas tant du manque d'amour de tes parents, enfin, c'est vraiment ce que tu te dis, et ce que tu arrives à te faire croire, que tu t'en fiches, parce que tu n'y ais pas aussi insensible, -surtout dans le passé- que tu laisses bien le paraître. Mais au final, ce qui est le plus blessant, dans ton histoire, ce n'est sûrement pas d'être totalement inexistant à leurs yeux -tu existes, ça pour sûr, tu le fais-, c'est plutôt de l'être seulement sur une facette qui n'est pas toi. Ce n'a jamais été toi que tes parents aimaient, jamais Colin, jamais Yusheng, toujours leur petit enfant qui est né ce jour de pluie, dans le but d'accomplir de grandes choses et de reprendre par la suite les affaires familiales.

« Mais ce n’est pas grand-chose hein. T’inquiète pas. »

Il te sourit, il passe une main dans ses cheveux noirs et il rit, d'un rire nerveux, un rire qui ne t'a jamais présagé rien de bon et tu sais à quel point tout ce qu'il vient de faire et faux. Faux jusqu'à la moelle, parce qu'il te dit que ce n'est pas grand chose, alors que clairement cela le blesse -y a pas besoin d'être perspicace pour le voir, ça te saute aux yeux, et ça sauterait même aux yeux d'un borgne ou un mal voyant-, et qu'il te dit de ne pas t'inquiéter, mais son comportement, le fait qu'il dise ce genre de choses, et ce qui t'inquiète sûrement le plus.

Tu soupires; fermes les yeux un instant -ils sont toujours aussi lourds, un peu moins à cause du thé, mais tout de même- et vraiment, tu réfléchis pendant des longues minutes à ce que tu peux lui répondre, parce que tu n'en as vraiment aucune idée, et après tout ce temps, tu n'as toujours pas de réponse. Tu rouvres tes yeux, essaye de plonger ton regard le plus profondément possible dans celui de Ikuto -ce qui n'est pas chose facile quand tu trembles toujours à cause de la température et que tu es toujours incroyablement, tu n'y crois même pas toi même, fatigué-, et te mord la lèvre, ce qui est un rare signe de faiblesse et de nervosité de ta part, qui ne filtre que bien trop peu souvent.

Tu n'as pas envie de jouer au con. Tu n'as pas envie de faire comme si de rien n'était, même si c'est peut-être la meilleure chose à faire, de changer de sujet, de passer à autre chose. Vous avez tout le temps pour ça, toute la nuit devant vous, et -tu papillonnes encore des yeux quand tu sens la fatigue te prendre de nouveau d'assaut-, et, tu n'es pas prêt à laisser ça passer. Tu vas le faire, de toute manière, oui. Tu vas le faire, parce que tu n'as pas vraiment d'autres choix, et le forcer à te raconter en détails ce qui ne vas pas, du début, ce n'est sûrement pas la meilleure chose à faire. Non. C'est juste loin d'être la meilleure chose à faire et tu en es bien conscient, surtout quand tu n'es pas sûr de tout retenir pour la prochaine fois quand tes yeux se ferment déjà tout seul et que étrangement, si le reste de ton corps te semble gelé, -jusqu'au bout de tes doigts, encore une fois-, ta tête et tes joues sembles presque brûlante. Mais ce ne doit être qu'une impression, peut-être que la fatigue change ta nervosité et ta détresse, ton impuissance, en afflux de sang au cerveau, qui sait.

Mais tu n'as vraiment pas envie de jouer au con. Alors tu te mets à parler, la voix enrouée tu ne sais pas trop bien par quoi, mais ferme. Pas très fort, suffisamment pour qu'il t'entende, et c'est exactement ce sentiment que tu veux renvoyer. Il n'a pas besoin de te répondre, il n'a pas besoin de trouver quelque chose à dire ou à te raconter, il a juste besoin de t'écouter et de le savoir. Il faut que ça sorte, parce que tu te sens de dire la vérité.

« Je m'inquiète. »

Et c'est tout simple, tu n'as rien d'autre à dire. Parce que tout ce que tu souhaites, là, tout de suite, c'est qu'il le sache. Le reste n'a pas vraiment d'importance.

Tu frissonnes, alors que ta tension baisse. Tu as encore froid malgré la veste qu'il t'a prêté, si ce n'est plus depuis tout à l'heure. Tu as l'impression que des sueurs froides coulent le long de ta nuque et te collent de ce fait des frissons partout, mais ce n'est qu'une impression, parce que tu ne transpires pas. Il te reste en revanche les frissons, la chair de poule, et tes joues qui semblent s'empourprer lentement de sang. Tu penses que le contraste de température des deux parties de ton corps doivent provoquer cet effet. Tu te mets à tousser un peu, parce que tu viens de parler, ou tu ne sais pas trop quoi, et tu es en train de te dire que tu n'a vraiment pas envie que ce soit ce que tu penses, parce que dans ce cas ce serait bien trop con, et tu t'empresses donc de rattraper ta tasse et d'en reprendre plusieurs gorgées, moins brûlantes cette fois, mais qui réussissent tout de même à t'apaiser et t'apporter de la chaleur. Un tant soit peu.

Tu relèves les yeux vers lui, alors que tu lui souris.

« Il ne manque plus les gâteaux et ce serait parfait. »

Très anglais, très toi. Tu ne t'étais pas appelé Colin pour rien, et tu n'étais pas tant attaché à ton pays d'origine pour rien non plus, d'une certaine manière. Ah, et du thé anglais t'aurais plu, aussi. Tu te mets à rire doucement -un rire qui se transforme quelque peu en toux, que tu tentes de masquer de ta main et retenir alors. Tu ne ris plus au bout de quelques secondes, parce que c'est un peu trop douloureux à ton goût pour continuer volontairement. Et honnêtement, ça t'énerve.

Ca t'énerve parce que tu es venu ici en Chine pour profiter de la compagnie de Ikuto -ce qui n'est pas vraiment le cas depuis tout à l'heure d'ailleurs, mais vous touchez presque à cela en buvant chacun votre thé en face en face- et tu ne peux même pas rire sans avoir l'impression qu'on t'arrache la gorge et les poumons. Et tu ne sais même pas d'où c'est venu, mais sans vouloir être vulgaire -et tu l'es, c'est vrai-, ça te fait vraiment chier.

Enfin passons. Tu te redresses alors, en le regardant les yeux pétillants d'intensité parce que tu viens de te souvenir de ton but initial, la raison de ta venue ici. Et tu espères qu'il se sentira peut-être un peu mieux après ça. Il a intérêt, tu as passé pas mal de temps à le trouver, son cadeau, d'abord l'idée de base pour le présent en lui-même -après avoir regardé pendant des heures différents modèles, en prenant soin d'éviter ceux de bas prix qui auraient fait tiqué et auraient vexé l'égo du japonais-, alors il espérait vraiment, qu'au moins, cela lui plairait et que ça suffirait à ranimer l'esquisse d'un sourire sur les lèvres sur le visage du batteur. Mais pas un sourire comme celui qu'il avait affiché un peu plus tôt, qui était las, fatigué, ou bien irrité, ironique et faux, non. Un vrai, sincère sourire.

« Ah! J'ai quelque chose pour toi au fait! »

Tu te penches vers l'autre extrémité du lit où tu as si bien posé -envoyé balader- ton sac quand tu es rentré dans la pièce et l'attrape avant de le remonter vers toi. Tu ouvres doucement ton sac à dos, un sourire aux lèvres, lançant des regards furtifs à Ikuto. Puis tu en sors un papier cadeau bleu marine, -tu sais qu'il apprécie la couleur, et tu l'apprécies aussi d'ailleurs à sa juste valeur, un point, un goût que vous avez en commun- et alors que ton sourire s'élargit encore, tu le lui tends, te penchant en avant pour qu'il puisse l'atteindre. Quand tu fais cela, tu te sens pris d'un vertige et ferme les yeux fort un moment avant de les rouvrir comme si de rien n'était, même si tu es aussi pris de quelques nausées, et continue de lui sourire.

« Tadah! Otanjoubi Omedetou! Je suis désolé de pas avoir pu te l'offrir avant, mais la Chine, tu sais, c'est pas le plus près. » dis tu en riant doucement, très doucement pour éviter d'avoir à tousser.

En vrai, tu continuer à tousser, et à te sentir de plus en plus mal alors que la fatigue se fait de plus en plus pesante, mais pour le moment tu t'en fiches.
Tout ce qui t'importe c'est de connaître la réaction de ton ami, et de lui faire au moins un tout petit peu plaisir.
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MessageSujet: Re: Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto   Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto EmptySam 13 Oct - 0:16

Avoir sut que la journée allait se dérouler de la sorte, tu serais resté coucher. Avoir sut ce que tu aurais trouvé chez ton oncle, dans ta chambre, tu n’aurais pas quitté la résidence des indies. Même que, avoir sut dans quelle famille tu allais naitre, tu aurais préféré ne jamais être venu au monde. Pas que tu ais des idées suicidaires ou autre chose dans le style, non, mais tu te disais que si tes parents étaient trop stupides pour s’occuper de leur fils unique, ils auraient pu faire autrement. Comme… Ne pas en avoir, tout simplement, plutôt que de reléguer leur fils au second plan. Mais non, il fallait qu’ils fassent comme tout le monde, qu’ils montrent leur semblant d’instinct parental. Que des foutaises que tu te disais souvent. Lors d’une journée dite normale, lorsque tu te levais de bonne humeur – ou enfin, de meilleure humeur que maintenant -, la visite de ton bon ami aurait été très appréciée. Après tout, tu adorais passer du temps en sa compagnie, il n’était pas l’une des personnes avec qui tu étais le plus proche pour rien. Seulement, il avait passé un commentaire de trop. Commentaire concernant cette stupide japonaise blonde que tu ne pouvais pas supporter. Parce que, premièrement, elle avait l’air vraiment stupide avec les cheveux teints. Non mais, il est évident que ce n’est pas naturel, pour une japonaise, que d’avoir les cheveux de la couleur d’un canari. Ensuite, tu ne te l’avouerais jamais, mais tu restes un mec jaloux. Du moins, lorsque tu tiens à quelqu’un, dont tes amis. Tu ne supportes pas être reléguer au second plan. Ou, enfin, pas pour quelqu’un qui n’en vaut même pas la peine. Ça t’insupporte. Elle t’insupporte, tout simplement. Parce que Yusheng semble préférer sa compagnie à la tienne. Mais qu’a-t-elle de plus que toi ? Serait-il amoureux de cette fille par hasard ? Han, l’amour, sentiment auquel tu n’as jamais rien compris. Sûrement encore une invention stupide de l’humain, sans réel intérêt. Tu n’as jamais été amoureux et, bien franchement, tu t’en portes très bien. Parait-il qu’être amoureux entraine certains problèmes. Être amoureux d’une fille, ce ne pas pouvoir aller voir ailleurs, y être fidèle. Et toi, c’est quelque chose que tu ne connais pas. Être amoureux… C’est tout simplement inutile. On t’a déjà dit que tu disais ça car tu n’avais toujours pas rencontré la bonne personne. Mais, bien sincèrement, tu n’en avais rien à faire que de la rencontrer ou non. Peut-être même qu’elle n’existait même pas sur cette planète. Mais bon, pour en revenir à cette stupide blonde – parce qu’il t’est impossible que de même penser à son nom, qui est vraiment moche, cela dit -, elle t’énerve, voilà tout. À cause de ce sentiment qui semble s’appeler jalousie. Toi, envier les autres ? Tu as toujours eu tout ce que tu voulais, tu as le monde à tes pieds. Alors, pourquoi être jaloux ? Parce que, l’argent n’achète pas le bonheur ni les amis, seulement, tu essaies de te dire que tu as tout pour être parfaitement heureux. Et si Yusheng n’arrive pas à t’apprécier à ta juste valeur, et bien, qu’il aille voir l’autre fille moche et qu’il te laisse pour compte, sans te faire croire que tu aurais peut-être une certaine importance pour lui. Toi, énervé ? En ce moment, tu l’étais réellement, ne pouvant pas t’empêcher que de lui répondre d’un ton tranchant qui n’admettait aucune réponse.

Il te demande si tu t’es levé du mauvais bien. Tu as envie d’exploser, de lui dire qu’il ne faut pas un bac +5 en psychologie pour voir que tu es passablement énervé. Mais, ce qu’il t’énerve le plus, c’est qu’il ne voit même pas pourquoi tu es remonté contre lui. C’était pourtant évident, non ? C’était comme te dire en pleine gueule que tu n’avais aucune importance pour lui, mais que, comme il s’emmerdait, il pourrait bien venir chercher distraction chez toi. Tu te renfrognes, tu grommelles quelque chose et garde ton visage toujours aussi fermé et tes réponses toujours aussi sarcastique. Au fond, s’il était là avec une raison aussi stupide, il aurait mieux fait de ne même pas venir. Le voir arriver dans la résidence des indies t’avait rendu un semblant de sourire, avait légèrement ensoleillé la journée de merde que tu avais eu. Et ce, jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche. Mais il fini par s’excuser. Tu ignores si tu as envie d’accepter ses excuses ou non. Parce que, tous le savent pourtant très bien que tu es un mec plus que susceptible. Que tu prends très mal les blagues, que ton humour n’est pas très développer, surtout concernant le second degré. Tu lui dis juste que, ses blagues, elles ne fonctionnent qu’une fois sur deux. En fait, si tu avais été grossier, tu lui aurais dit que, ses blagues pourries, il pouvait se les mettre là où tu pensais, mais tu as tout de même de la classe. Tu le vois bien, que ça l’agace, à lui qui avait fait tout ce chemin pour venir te voir - parce que, oui, en fait, c’était bien pour toi qu’il était venu - mais il l’avait cherché, à te provoquer de la sorte. Mais tu te détends un peu, un peu moins sur les nerfs que précédemment. Savoir que ton ami était bien venu pour toi et non pour cette autre fille fit presque apparaître un sourire sur tes lèvres. Parce que, au moins, tu avais le sentiment d’être un tant soit peu important pour quelqu’un. Il te demanda si tu voulais en parler. Très franchement, tu n’en savais rien. La seule personne avec qui tu aurais peut-être pu en parler, c’était Haru. Parce que, et bien, c’était la seule personne qui connaissait cette partie de ta vie. Ming en savait légèrement, mais outre ces deux-là, tu n’en avais même pas dit un seule mot. Parce que, c’était quelque chose dont tu avais honte. Et puis, c’était plus qu’inutile que de retourner le couteau dans la plaie. Tu préféras lui dire de se reposer plutôt que de s’inquiéter avec tout ça. Tu n’aimais pas inquiéter les autres. Tu n’étais pas à plaindre. Oh non. Alors voilà, tu te fermais sur ce sujet, sans rien dire, sans laisser paraitre quoique ce soit. De toute façon, qu’aurait-il pu faire pour toi, autre t’écouter sans dire un mot ? Peut-être que, oui, parler allait t’alléger le cœur, mais, pour combien de temps ?

Tu n’es pas aveugle, tu le vois bien qu’il semble complètement congeler. Tu te lèves donc, retirant du même coup ta veste pour la déposer sur ses frêles épaules. Il te dépasse peut-être de quelques petits centimètres, mais tu es plutôt mieux bâti que lui. Tu es batteur, aussi, tu es plus large d’épaule que lui. Tu te diriges vers la cuisine, mettant l’eau à chauffer tout en sortant le service à thé. Oui, tu as ça, parce que c’est raffiné, ça se dit bien, de boire du thé. Cependant, tu devrais bientôt aller en acheté. Il ne te restait que du thé vert. Tu fis infuser le tout avant de tout mettre dans la théière. Tu retournes au salon, sans dire un mot. Tu verses du thé dans une tasse que tu lui tends, lui demandant si cela faisait l’affaire. Un petit sourire apparait finalement sur ton visage lorsqu’il te dit que c’était parfaitement ce dont il avait de besoin. Au final, tu te cales dans le sofa, un sourire las aux lèvres. Tu es las de ce masque qu’abordent tes parents, las de cette stupide mascarade. Tu leur as déjà demandé, si tu étais invisible pour eux. Ils ont nié, t’affirmant que tu comptais beaucoup pour eux. Mais tu savais que c’était le contraire. Après tout, qu’auraient-ils à faire d’un fils qui n’envisage même pas reprendre l’entreprise familiale, qui se complait avec des baguettes et une batterie ? Ils auraient voulu d’un fils qui voulait voir grand, qui voulait de cette foutue entreprise qu’avait monté M. Kanemori. Mais non. Parce que, s’il y avait une chose que tu savais pertinemment, c’est que tu ne serais pas comme ton père. Que tu allais être un homme meilleur que lui, un père plus attentif - si un jour tu avais la chance de connaître les joies d’une relation sérieux -. Tu ne deviendrais jamais comme ce con qui affirmait être ton père, alors que ton oncle avait mieux rempli ce rôle qu’était cet imposteur de M. Kanemori. Tu ne portais que son nom, tu ne le portais pas dans ton cœur. Tu soupires. Puis, tu lui dis que tu as eu la mauvaise idée que de retourner chez ton oncle. Un rire jaune s’échappe de tes lèvres lorsqu’il affiche une mine surprise. Oui, ton oncle. Parce que, tes parents trouvaient trop difficile que d’être présent pour toi, donc, ils t’ont envoyés ailleurs. « Oui, mon oncle. » Puis, tu continues. Tu n’as jamais existé pour tes parents. Tu n’as jamais été quelqu’un pour eux. Mais tu lui affirmes que cela ne vaut pas la peine de s’inquiéter. Tu es un grand garçon après tout. Un silence s’installe, chose qui te déplait un peu mais tu n’en dis rien. Tu refermes les bras sur toi, te protégeant un peu du froid que tu n’avais pas senti jusqu’à maintenant, protéger de ta veste qui se trouvait maintenant sur les épaules de ton ami qui semblait de plus en plus fatigué. Même que sa voix te semblait enroué, mais, comme il ne semblait pas réagir, tu mis ça sur le compte de la fatigue. Tu eus envie de lui dire que tu ne valais pas la peine qu’il s’inquiète, qu’il avait qu’à faire comme tous ceux avant lui, c’est-à-dire passer outre sa personne. « Ce n’est pas la peine. Et puis, ce n’est pas comme si je vivais mal. Je vis chez mon oncle parce que mes parents étaient trop stupides pour comprendre que, lorsqu’on fait un enfant, ce n’est pas pour l’exposer devant des centaines de personnes avant de l’oublier à la maison. » Au fond, tu en parlais l’air détacher, comme si tu ne t’en souciais pas. Tu ne voulais pas montrer que quelque chose t’affectait, tu étais trop fier pour ça.

Un sourire apparait sur tes lèvres. Tu n’oserais pas le dire, mais tu aimes bien l’entendre plaisanter - sauf lorsque cela ne te vise pas directement -. Des gâteaux. Oui, cela aurait pu être bien. Mais tu n’es pas particulièrement friand de sucre, donc, il est rare que tu ais ça dans ton inventaire. Cependant, tu lèves un sourcil inquiet alors qu’il semble s’étouffer en riant. Vraiment, il t’inquiète de plus en plus. Déjà, il semble encore avoir froid, sans compter ses joues rouges, sa voix cassé et sa toux. Mais il ne dit rien. Tu te dis donc que tu n’as pas à t’en soucier, même si tu le regardes, réellement inquiet. « Désolé de te décevoir, mais je n’en mange pas réellement » souffles-tu avec un petit rire et une légère mine piteuse, comme si tu étais réellement coupable. L’air semble plus détendu que tout à l’heure, tu es apaisé. Tu avais réellement eu peur que de n’être qu’une roue de secoure, un simple divertissement pour l’un des rares que tu considérais comme un ami. Tu hausses encore un sourcil lorsqu’il affirme avoir quelque chose pour toi. « Pour moi ? » Tu ne vois pas trop ce que ça pourrait être, ne faisant même pas le lien avec ton anniversaire qui était récemment passé. Tu le regardes se pencher vers ton sac, te demandant ce qu’il allait en sortir. Des gâteaux, parce qu’il avait dit en vouloir ? Franchement, tu étais étonné qu’il t’ait ramené quelque chose. Tu patientes donc, attendant qu’il sorte un paquet bleu marine. Tiens, ta couleur préféré.

C’est lorsqu’il ouvre à nouveau la bouche que tu comprends le sens de sa visite et du présent. Tu aurais dut y penser, surtout que tu avais vu le cadeau de tes parents sur ton lit. Mais, à vrai dire, tu n’aurais pas cru qu’il se soit souvenu de ta fête. Si, tu étais réellement surpris. « Ça, pour une surprise... » Mais tu lui fais un large sourire tout en prenant le présent dans tes mains. Tu essaies de deviner ce que c’est, sans réellement trouver quelque chose de réaliste qui pourrait rentrer dans une telle boîte. Tu commences donc à le déballer lentement. On t’a toujours appris à rester calme et ne pas te jeter sur les cadeaux comme un enfant mal élevé. Tu continues de sourire, alors que tu ouvres la boîte. Tes yeux ne ressemblent plus qu’à deux billes. Tu es encore plus surpris. Pour être franc, tes parents auraient pu t’offrir un million de dollars que tu n’aurais pas été aussi content que de voir le cadeau qui se trouvait dans tes mains. De belles baguettes, simple mais très légère te dis-tu en les saisissant dans tes mains. Un sourire sincère éclairait ton visage alors que tu relevais les yeux vers ton ami, fronçant les sourcils. « Ce n’était pas nécessaire que tu dépenses pour moi » lui dis-tu, quoique toujours avec ce léger sourire. Tu n’étais pas du genre à sourire pour qu’on voie toutes tes dents parfaites, ce simple sourire signifiait pourtant que tu étais réellement heureux de son cadeau. Vraiment. Tu regardas les baguettes sous tous les angles avant de les redéposer dans la boîte. En plus, tu commençais réellement à en manquer, tant tu t’entraînais. En vérité, toutes tes anciennes étaient très - trop - abîmer pour être encore utile, il devait te rester une ou deux paires, sans plus. « Cependant, je doute vouloir jouer avec, de peur de les abîmer. » Bien que, par fierté, tu ne le dirais pas, ce cadeau était réellement quelque chose qui allait te tenir à cœur. C’était une preuve que ton ami te connaissait réellement. Mais, plus que ça, que ce cadeau qui avait une valeur sentimentale ne pouvait même pas arriver à la cheville que tout l’argent que pouvait te donner tes parents.

Le moment aurait été encore plus réjouissant si ton ami ne fut pas saisit par une quinte de toux. Là, tu étais RÉELLEMENT inquiet. Tu te levas donc, déposant la boîte sur le meuble à côté du sofa, avant d’aller vers ton ami. Tu te penchas vers l’avant, passant une main sur son front. C’était pire que ce que tu avais pu croire. « T’es vraiment imbécile » grommelas-tu en lui jetant un regard réprobateur. Oui, tu étais heureux qu’il était venu te rendre visite, mais pas au dépend de sa santé. Tu lui tournes dos pour aller dans la salle de bain, où tu ouvris une armoire. Tu cherchas rapidement avant de prendre une boîte de médicament pour le rhume. Tu revins au salon et sorti un comprimé que tu lui tendis. « C’était vraiment stupide de ta part en fait. » Parce que, non, il t’est impossible que de dire un simple merci, signifiant ta reconnaissance à ton ami. Tu es comme ça, tu trouves toujours quelque chose pour commenter. Et pourtant, le fait que tu le traites de stupide était une réellement preuve d’affection de ta part, parce que cela signifiait que tu te souciais de lui, que tu étais inquiet pour lui. Tu soupiras. Tu avais bien envie qu’il dorme, mais, au fond, tu avais envie de profiter un peu de sa compagnie, au vu de comment avait débuté la soirée. Tu retournes vers la garde-robe, en sortant une lourde couverture. Te plaçant devant ton ami, tu l’entoures de la couverture, penché vers lui, la serrant sur son torse pour que la couverture l’entoure complètement. Satisfait, tu t’assis sur le lit, à côté de lui. S’il avait été une fille, tu l’aurais pris dans tes bras, cependant, tu allais quand même te garder une petite gêne. Tu t’appuyas donc contre le mur, à côté de lui, le regardant avec un faible sourire aux lèvres, bien que toujours la mine inquiète. Tu avais toujours froid, mais bon, comme ton ami était malade, tu allais souffrir un peu pour lui. Et puis, ça ne t’indisposait pas vraiment, sauf le frisson qui courait le long de ton échine.

Un autre soupire franchit tes lèvres. Tu te sens presque mal que de vouloir qu’il reste éveiller, pour parler avec toi, alors qu’il semble réellement mal en point. Mais tous le savent, tu es un mec égoïste, un pauvre petit gosse de riche égocentrique. Tu lèves la tête vers le plafond, sans le regarder. « Merci d’être venu me voir, aujourd’hui. Ou enfin, ce soir. » Toi, remercier quelqu’un, c’était presque exceptionnel. Tu as toujours cru que tout t’était dut, ou enfin, tu as toujours agis comme si c’était le cas. Tu es réellement le pire des cons, un mec qui ne se soucie de personne d’autre que de toi-même. Ou enfin, c’est l’image que tu projettes. Mais tu tiens à tes amis, déjà qu’ils sont rares. Tu tiens à Yusheng, plus que tu le laisses voir, parce que, l’attachement est une faiblesse. Ou, enfin, tes parents t’ont toujours dit qu’être seul, agir seul et compter que sur soi-même était une force. Parce que, t’attacher à quelqu’un signifie nécessairement souffrir un jour ou l’autre à cause de cette personne. Mais, au fond, tu es attaché à tes amis. À Hatsuharu, à MingXian, à Yusheng... Bref, il devait se compter chanceux, que tu l’ais remercier, car c’était chose qui, même si c’était censé être naturel, arrivait que trop peu souvent. Avec un petit sourire aux lèvres, tu tiras sur la couverture, histoire qu’il penche un peu sur le côté, appuyant sa tête contre ton épaule. « Mais ça reste quand même très stupide que d’être venu ici alors que tu étais malade » le résonnes-tu. Parce que, non, il y a toujours un commentaire à faire, tu ne peux juste pas être satisfait sans qu’il y ait u une tache noire sur le tableau. Mais bon, c’était toi, et Yusheng te supportait comme ça. « Tu me le dis, han, si tu veux dormir. Je peux te laisser mon lit, je sortirai des couvertures que j’installerai au sol. » Autre preuve flagrante d’attachement et d’amitié. Toi qui râlais contre l’inconfort de l’endroit, du lit, était près à dormir au sol pour que ton bon ami soit confortablement installé - il était malade, voilà tout. Mais tout de même. Ce n’était pas n’importe qui qui aurait le droit à un tel traitement. Tu lui fis un mince sourire, qui pourtant, signifiait que tu appréciais sa présence, que sa visite éclairait vraiment cette journée qui avait mal débuté.
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Huang Yusheng
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MessageSujet: Re: Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto   Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto EmptyDim 4 Nov - 16:05

En réalité et pour tout dire, tu ignores encore beaucoup de choses au sujet de Ikuto. Il a beau être ton ami, cela ne t'empêche pas de ne savoir quasiment rien de sa famille et son enfance. Tout ce que tu sais, - et tu l'as appris, pas à pas, sans qu'il t'en parle directement – c'est qu'il n'a pas vécu des moments faciles, il n'a pas eu une enfance dorée -ou bien peut-être que si, mais pas dorée comme il l'aurait voulu- et joyeuse, et... Tu sais qu'il en souffre. De quoi exactement, tu n'as jamais été sûr, tu n'as jamais été fixé. Peut-être, très certainement, en fait tu en presque sûr, de ses parents. Mais la raison exacte, comment ils en sont arrivés là, tu n'en sais rien. Et si tu ne peux être sûr de rien, si tu ne peux faire que des suppositions telles que celle ci, c'est que tu n'as jamais rien eu que ta perspicacité et quelques mots qu'il aurait prononcé pour t'appuyer et faire le lien. Vous n'avez jamais parlé de but en blanc de sa famille, comme vous n'avez jamais parlé de la tienne.
Simplement parce que tu sais que ça le blesse, qu'il en souffre suffisamment et que tu ne veux pas lui rappeler des choses dont il ne veut probablement pas se souvenir, sans qu'il y ait une raison, une vraie nécessité, derrière tout cela.

Cependant, comme tu lui demandes très peu souvent des informations concernant sa vie de famille, tu aimerais bien que pour une fois, juste cette fois au moins, il prenne le temps d'un peu mieux t'expliquer que simplement un « Oui, mon oncle. » qui ne t'avance à rien et puis tu n'es pas bouché, tu as bien entendu déjà la première fois sans qu'il ait besoin de te répéter exactement les même mots à quelques secondes d'intervalle. Ca ta suffisait, une fois. C'est vraiment pas cela que tu voulais savoir.

Tu ne peux donc t'empêcher de froncer les sourcils en désapprobation quand tu l'entends te répondre. Vraiment vraiment. Tu te dis que tu aimerais bien en savoir plus parfois. Et ça te désespère qu'il ne fasse pour le moment pas l'effort de t'expliquer. Mais tu attends, tu vas continuer à attendre patiemment pendant encore un petit moment, au cas où il se décide à t'en parler de lui même, qui sait, ça peut arriver n'est-ce pas.

Tu ne dis rien d'autre et il soupire avant de continuer. Il se remet à parler, et oui, en effet, il se décide à t'en parler de lui même.
Ses mots te touchent, mais tu ne sais que répondre. Qu'est-ce que tu peux lui dire ? Que tu comprends ? Que toi aussi tu es tout à fait dénué d'importance aux yeux de tes parents ? Ou plutôt que, d'un point de vue différent, ce que tu as envie de faire, ce que tu es toi, et non l'image, le fils qu'il veule que tu sois, n'a aucune importance à leurs yeux ? Non, bien sûr que non. Tu ne peux pas lui dire de telles choses. Parce qu'on ne parle pas de toi, maintenant, on parle de lui, et seulement lui. Et puis, te plaindre pour de telles choses, tu te trouverais toi même pathétique. Cela montrerait que ce point là de ta vie t'atteint plus que tu ne le souhaiterais, cela rendrait le tout plus réel et donc plus difficile à vivre, et ça n'est pas ton but. Ca n'a jamais été ton but. Tu as toujours fait comme si tu t'en fichais, et le voir, lui, réagir de telle sorte...
Dire que tout va bien, que ce n'est rien, alors que clairement, s'il est énervé de la sorte c'est en grande partie à cause de cela, c'est se foutre de ta gueule. C'est se foutre de ta gueule, de ton intelligence, et puis c'est te coller quelque chose qui ressemble à toi sous tes yeux, et ça tu n'en avais jusqu'ici vraiment pas besoin. Pendant un moment, tu te demandes si tu sais mieux jouer que lui, si tu as l'air moins affecté par tout cela, et tu te dis que sûrement oui, parce que peut-être bien, non tu l'es, au moins tu t'en convaincs, tu es moins affecté pour cela.

Mais le fait qu'il te dise de ne pas t’inquiéter, que ce n'est pas grand chose, qu'il fasse comme si c'est sans importance, ça t'agace. Ça t'irrite, ça t'énerve et ça te blesse. Plus encore, ça t'inquiètes. Parce que tu sais à quel point ces mots sont dénués de vérité, ce sont des mensonges, de bons et gros mensonges, et tu serais presque vexé par le fait qu'il puisse croire un instant que tu y crois, toi. Tu fermes les yeux un moment, puis tu les rouvres en soupirant, ne sachant que faire ou que dire. Tu n'as pas envie de faire comme si de rien n'était cette fois, comme si vous ne parliez pas de vos familles seulement parce qu'il n'avait rien à dire, parce que ce n'était pas grave, sans importance. Parce que ce n'est pas vrai. Il y accorde certainement bien plus d'importance qu'il n'ose le dire et sûrement se l'avouer à lui même, et ça t'énerve, oui, ça t'énerve et t'inquiètes, et tu ne sais pas exactement, mais tu ne te sens pas bien. La fatigue n'arrange rien, et le froid qui semble te ronger le bout des doigts, te mordre par son intensité sur tes joues brûlantes, ne te fais pas te sentir mieux non plus.
Et tu ne sais pas exactement ce que tu dois lui dire, ce qu'il faut que tu lui dises, parce que tu te sens inutile, dans un sens. Impuissant à le rassurer ou apaiser sa peine, et ça t'irrite au plus haut point. Tu relèves tes yeux fatigués vers lui, et tu lui affirmes que tu t'inquiètes.

Parce qu'au moins, c'est vrai, simple, et sincère.
Et tu te dis que c'est sûrement tout ce qu'il a besoin de savoir. Que tu es là pour le moment, et que toi au moins, tu lui portes de l'attention.

« Ce n’est pas la peine. Et puis, ce n’est pas comme si je vivais mal. Je vis chez mon oncle parce que mes parents étaient trop stupides pour comprendre que, lorsqu’on fait un enfant, ce n’est pas pour l’exposer devant des centaines de personnes avant de l’oublier à la maison. »

Le fait qu'il te dise une telle chose, que ce n'est pas la peine, et qu'il s'entête dans son idée, ça t'irrite passablement. Tu as vraiment envie de lui de demander d'arrêter de vociférer des mensonges, parce que vraiment, tu n'es pas aussi con qu'il semble le croire. Et ça te blesse, qu'il pense que tu puisses être si... que tu manques tant que cela de déduction. Parce que tu le connais, enfin, tu ne connais pas son histoire, mais tu le connais assez bien maintenant, depuis assez longtemps pour comprendre quand il est irrité, blessé ou vexé. Et là, clairement, tu sais qu'il est affecté par tout ça, bien plus qu'il ne le veuille le montrer, et il se la joue seulement cool. Et tu n'es pas assez bête pour laisser ça passer, pour ne pas le voir, tu es bien trop concerné pour t'en rendre compte.

Tu serres les dents, alors que ta tête commence à tourner péniblement, et tu tentes vainement d'ignorer les effets que la fatigue, et tu-ne-sais-pas-encore-trop-quoi -tu t'en doutes, mais tu n'oses pas te l'avouer, car tu n'as aucune envie que cela soit vrai- ont sur ton corps.
Tu relèves tes yeux vers lui, et s'il ne te regarde pas directement, plonge ton regard dans le sien.

Si tu es vexé par le fait qu'il puisse croire que tu es assez con pour ne pas comprendre que cela lui fait du mal et le blesse, tu ne réponds rien. Tu n'insistes pas, car même si ton esprit est embrouillé, tu te doutes que ce n'est pas seulement pour toi qu'il réagit comme cela. Tu connais bien trop bien cela pour ignorer cette raison même; cela devait être aussi pour s'en convaincre lui même, et c'est quelque chose qui te fait particulièrement du mal à toi aussi, tant tu te sens mal à l'aise. Tu n'insistes pas plus, tu ne lui colles pas la vérité que vous connaissez tous les deux à la figure car tu n'es tout simplement pas là pour appuyer sur ses blessures qu'il peine lui même à refermer. Et puis, tu es sûrement le moins bien placé pour lui faire cette leçon là... Tu n'as pas ton mot à dire, et tu n'as aucune envie de le voir encore plus mal qu'il ne l'est déjà ou bien même encore plus en colère contre toi, non.

Et puis, il t'a finalement un peu parlé de lui. Il a fini par s'ouvrir, ne serait-ce qu'un peu à toi et tu as pu en découvrir un peu plus sur lui et sa famille, le mystère sur son oncle vient de t'être révéler... Tu ne peux vraiment pas le blâmer n'est-ce pas? Ce serait vraiment stupide de ta part, car d'un côté, le fait qu'il t'ait parlé de cela te fait un tant soit peu plaisir. Vraiment.

Alors, encore une fois, une nouvelle fois, tu te contentes de peu. Tu continues à trembler et ta voix enrouée en fais de même, mais tu ne peux pas t'empêcher de prononcer quelques mots douloureux, qui te paraissent nécessaires.

« Je vois. »

Ca ne fait pas avancer la conversation, et tu le sais, mais comme les mots que tu as prononcés tout à l'heure, ils témoignent seulement du fait que tu es là, présent à ses côtés, et que tu l'écoutes.

Tu tentes d'ignorer le fait que tu te sens de plus en plus mal et de plus en plus glacé, alors que tu relèves les yeux vers lui et que tu lui souris.

Quand tu affirmes qu'il ne manque plus que des gâteaux pour que le tableau soit parfait -tu as légèrement faim, tu dois te l'avouer-, tu vois l'esquisse d'un sourire se former sur ses lèvres, et tu ne peux t'empêcher de t'en sentir parfaitement satisfait. Il te semble bien que c'est le premier sourire que tu arrives à lui tirer depuis le début de la soirée, et ça te fait vraiment énormément plaisir. Plus que tu ne l'aurais espéré.
Bon, si on ignore, oublie, raye de la carte la toux incessante qui manque de t'étouffer quand tu ris, ça te fait vraiment étrangement plaisir.

Tu ne manques pas son sourcil qui se lève quand tu essayes de calmer et masquer la quinte de toux qui vient de te prendre quand tu t'es mis à rire, mais tu l'ignores complètement, car tu n'as aucune envie qu'il se fasse du soucis pour toi. Tu sais qu'il commence sûrement à s'en faire, mais tu vas faire comme si de rien n'était, parce que toi même, tu te convaincs que ce n'est rien que tes bronches qui quoi... sont un peu trop encombrées pour une raison ou pour une autre. Rien de bien grave jusqu'ici.

« Désolé de te décevoir, mais je n’en mange pas réellement »

Tu souris donc quand tu l'entends prononcer ses mots, un peu plus intensément encore, car rire est beaucoup trop douloureux pour toi pour le moment, et que jusqu'ici et jusqu'à preuve du contraire, tu n'es ni masochiste, ni suicidaire.

Il a vraiment l'air presque coupable, et ça ne te fait que réprimer un peu plus un rire et ton sourire qui s'étend encore plus grand sur tes lèvres. Tu le vois des tes yeux entrouverts, et ces derniers se plissent encore plus alors que tu réponds de manière joueuse.

« De quoi tu t'excuses? Je le sais, c'était juste une constatation, et c'est pas comme si je m'attendais à ce que tu me sortes un gâteau à la fraise de toute façon. »

Tu n'as pas pu t'empêcher de rire en disant cette phrase, et tu en fais les frais quand tu te remets encore à tousser. Tu t'arrêtes bien vite, ton rire mourant entre tes lèvres qui forment maintenant une moue désapprobatrice contre toi même. Tu pousses un soupir, puis relève les yeux vers lui, souriant de nouveau de manière à ne pas l'inquiéter.

Quand il te demande « Pour moi ? »  en levant un sourcil, tu ne peux retenir le tic moqueur de passer tes lèvres. Tu le regardes deux secondes, un sourire espiègle sur les lèvres alors que tu ne peux t'empêcher de répliquer -vraiment, c'est plus fort que toi, tu peux pas faire comme si de rien n'était, même dans ton état de fatigue-, car c'est vraiment trop facile.

« Bien sûr que non pas pour toi, pour le pape ou Angelina Jolie, c'est pour ça que j'ai fait le déplacement jusqu'au Japon. Qu'est-ce que tu crois? »

Tu ris doucement, mais tu souffres encore, et tu laisses échapper un léger grognement de douleur alors que tu tentes de te racler la gorge. Tu retournes à tes affaires pour récupérer le cadeau que tu as soigneusement rangé dans ton sac avant de partir pour l'aéroport quelques heures auparavant.

Tu le déniches soigneusement, le sortant de ton sac, et tu veilles à ne pas froisser le papier dont il est emballé. Ce dernier est bleu marine, car tu sais que c'est sa couleur préféré, et tu sais aussi que c'est quelque chose que vous avez en commun, et... C'est ta couleur dans Xing Kong. Tu es pris de vertige quand tu te redresses pour lui tendre le paquet, mais tu fais comme si de rien n'était et lui souhaite un très joyeux anniversaire en souriant gentiment.

« Ça, pour une surprise... »

Il s'empare du cadeau et te fait un énorme sourire, et tu ne sais pas vraiment pourquoi, mais ça te surprend. Tu ne t'y attendais pas vraiment, alors c'est pour ça que ton coeur fait une sorte de bond puis palpite plus rapidement dans ta poitrine. Tu es excité d'avoir tiré un grand sourire de sa part, vraiment. Et le tien s'élargit encore plus à cette vue, même si ta tête te semble un peu ailleurs et que tu es légèrement étourdi.

Tu continues à sourire -le même qui éclaire le visage de ton ami en face de toi- alors qu'il déballe ton cadeau, vraiment excité à l'idée qu'il découvre ce qui est enfermé à l'intérieur. Ce cadeau, tu as passé vraiment beaucoup de temps à le chercher. Déjà, il a fallu que tu trouves l'idée, et tu n'as jamais été parfait quand à trouver l'objet qui correspondait à telle ou telle personne, mais pour cette fois, tu es vraiment très content de l'illumination que tu as eu. Des baguettes de batterie. Dans les faits c'est pourtant très simple, mais cela montre probablement que tu sais ce qui est important aux yeux d'Ikuto. Et tu en es vraiment satisfait. Tu as aussi d'ailleurs et surtout, passé très longtemps dans les magasins spécialisés pour trouver les baguettes les plus parfaites et pratiques qui soient. Tu les as toi même prises en main une par une, et si tu n'es pas batteur, tu t'es basé sur des critères reconnus et que tu pensais logiques. Légèreté, solidité, flexibilité, simplicité, et qui provoque une bonne résonance quand on les frappe sur des percussions.
Quand tu vois sa mine surprise, tu ne peux t'empêcher d'être encore plus réjoui, et cela se voit probablement sur ton visage, tes yeux pétillants de malice et de satisfaction, légèrement joueurs, encore une fois. Il relève ensuite ses yeux vers toi, en souriant, et ça ne peut te faire plus plaisir.

« Ce n’était pas nécessaire que tu dépenses pour moi »

Immédiatement, une moue s'affiche sur ton visage.

« Dis pas des conneries, c'est ton anniversaire. Évidemment qu'il fallait que je te fasse un cadeau. »

Tu n'es pourtant pas du genre très généreux, enfin, dans tous les cas, tu es plutôt égoïste quand cela concerne des gens qui ne te sont pas proches. Mais quand tu tiens vraiment à eux, tu ne comptes pas. Et puis, ce n'était pas comme si cette paire de baguette t'avait ruiné non plus; elles étaient loin d'être bon marché, c'est certain, mais dans le budget dont tu bénéficiais de tes parents, cela ne faisait pas un gros trou. Non. Alors que ses marques de politesse à propos du fait que tu n'avais pas besoin de dépenser pour lui, il peut se le mettre là où tu penses. Surtout alors qu'il est très probablement conscient que ta famille est aussi loin d'être dans le besoin que la sienne.

Tu souris encore en regardant quand il observe la paire sous toutes les coutures, un sourire aux lèvres.

Cependant, tu es encore pris d'un nouveau vertige, et après quelques secondes, quand la pièce dans laquelle vous vous trouvez te semble de nouveau stable, tu ne peux t'empêcher de grincer des dents tant cela commence à t'énerver. Tu poses une main hésitante sur ton front pour voir si tu es vraiment aussi brûlant que tu en as l'impression. Comme elle est glacée, -puisque tout le reste de ton corps, hors ta tête l'est-, le contraste de température se fait encore plus intense et marqué, et le contact gelé de tes doigts sur ta peau bouillonnante te fait trembler. Tu sens une goutte de sueur perler de ton front, se perdre dans ton cou et glisser le long de ton corps, ce qui te frigorifie et te fait frissonner de plus belle. Tu te redresses du mieux que tu peux sur ton sied alors que ta respiration se fait un peu plus haletante, tentant de calmer la nouvelle vague de malaise qui te prend.

Heureusement, il n'est pas vraiment en train de regarder dans ta direction, encore concentré sur ce que tu viens de lui offrir, et tu en es reconnaissant. Tu espères que son attention sera divertie encore quelques secondes, juste le temps de fermer les yeux, prendre une grande inspiration, puis faire comme si de rien n'était.

« Cependant, je doute vouloir jouer avec, de peur de les abîmer. »

Tu tiques en entendant ces mots, même si tu continues à te sentir vraiment mal. Tu relèves tes yeux vers lui, les dents serrés par ton malaise mais aussi par ce qu'il vient de te dire.
Tu ne lui avais pas acheté ces baguettes pour rien. Tu te fous de s'il les abime ou pas, s'il le faut et si elles s'abiment vraiment trop vite, dans ce cas tu iras lui en acheter des nouvelles, mais tu n'as aucune intention de le laisser les poser quelque part sans les toucher. Qu'est-ce qu'il comptait en faire d'abord? Les exposer dans sa chambre, les encadrer et les accrocher au mur comme si c'était une œuvre d'art? Vraiment? Franchement, s'il ne jouait pas avec, ça n'avait vraiment aucun intérêt que tu les lui offres, et d'un certain côté tu voulais vraiment le voir jouer avec.

Tu es sur le point de lui lancer tout cela à la figure, quand tu es pris d'une quinte de toux sévère, bien plus forte que les précédentes. Tu fermes les yeux de douleur alors que as l'impression qu'on t'arrache les poumons et que l'intérieur de ta gorge te brûle. Tu suffoques aussi un peu, et tu as l'impression que tu vas vomir d'un moment à un autre tant ta toux est forte. Tu te tiens le cou comme tu peux, une main devant la bouche, inconscient de ce qu'il se passe à côté de toi pendant un moment et puis le tout se calme légèrement et petit à petit. Des larmes se sont formées au coin de tes yeux tant la douleur était lancinante, tu peines à avaler ta salive et quand tu relèves finalement la tête et rouvres tes yeux finalement clos, tu es surpris de voir Ikuto si près de toi.

Il s'est levé depuis tout à l'heure, et il pose maintenant sa main froide sur ton front brûlant. Encore une fois, le contact provoque en toi quelques frissons que tu peines à réprimer, et tu fermes doucement les yeux un instant.

 « T’es vraiment imbécile » 

Tu rouvres les yeux instantanément, cherchant le regard de ton ami, que tu retrouves posé sur toi de manière réprobatrice, et tu ne peux t'empêcher de grogner. Tu n'as pas besoin qu'il en rajoute, tu penses te sentir déjà assez mal déjà pour qu'il t'insulte en plus. Il te tourne le dos et semble s'en aller vers le semblant de salle de bain que le chambre possède et tu essayes de trouver un appui encore plus stable sur le mur parce que tu as l'impression que tes forces se vident peu à peu. Ou du moins, tu as juste vraiment besoin d'un appui parce que tes vertiges se font de plus en plus régulier, et que la lumière commence réellement à te faire mal aux yeux.

Il revient vers toi alors que tu lui jettes un regard -ou peut-être qu'évoquer deux plissures de yeux serait plus approprié- et te tends ce qu'il te paraît être un comprimé. Tu clignes -ce n'est pas un effort énorme, vu à quel point ils sont déjà presque clos- plusieurs fois des yeux, avant de finir par attraper le médicament. Tu te saisis ensuite de ta tasse avant d'introduire le comprimé dans ta bouche et de l'avaler à l'aide de ce qu'il te reste de ta boisson -plus vraiment très chaude.

« C’était vraiment stupide de ta part en fait. »

Tu aurais vraiment pu te passer de ses commentaires, et tu grognes encore une fois avant de tenter -vainement- de te racler la gorge, et de lui lancer un regard et une moue boudeuse. Tu essayes de parler de ta voix enrouée, après avoir lâché un soupir.

« C'est bon, j'ai compris... » Tu marques une pause parce que tu sens de nouveau la tête qui te tourne légèrement, et prends une grande respiration avant de continuer -franchement, là, tu ne pourrais être mieux qu'allongé-. « Pas besoin de me le répéter, je suis un idiot, c'est bon? »

Tu es un peu irrité, mais tu ne le dis pas de manière à ce que tu lui fasses un reproche. Tu as juste simplement envie qu'il passe à un autre sujet, parce qu'essayer de te dire de toutes les manières et avec tous les mots possibles que tu es bête, tu t'en passes volontiers. Et puis tu le sais et le regrettes toi même déjà assez amèrement, parce que jusque là, ce n'est pas lui qui a les joues et la tête complètement brûlante, les membres engourdis, des vertiges toutes les secondes, des frissons qui parcourent sans arrêt son échine, la gorge en feu et irritée comme si on lui avait fourré de la poussière à l'intérieur, ou bien encore l'impression naissante qu'on te frappe la tête avec un marteau piqueur. Ou peut-être que le coup de marteau piqueur, c'est peut-être exagéré. Un peu, seulement.
(Même si dans un coin de ta tête, tu es conscient que s'il te traite ainsi d'imbécile, c'est juste parce qu'il s'inquiète pour toi.)

Tu lèves de nouveau les yeux vers lui et tu murmures en souriant quelques mots tels que « Merci, cependant, pour le médicament. », très doucement. Puis il se remet à bouger, et se dirige vers ses armoires pour y faire tu ne sais pas trop quoi, et tu l'observes en silence en penchant la tête sur le côté pour essayer de voir qu'est-ce qu'il fait. Cependant, même si tu essayes du mieux que tu peux de garder les yeux ouverts, ça n'est pas très probant, et déjà ils se referment par eux même. Tu ne vois donc pas grand chose, mais ton esprit commence à s'embrumer aussi, alors sur le moment, ça ne te paraît pas très important.

Tu finis par rouvrir réellement tes yeux quand tu sens Ikuto revenir vers toi, et quand tu lui jettes un regard, tu te rends compte qu'il tient une grosse couverture dans ses mains. Et même si tu es encore carrément à l'ouest, tu restes surpris par toute l'attention qu'il te porte. Tu te laisses donc faire très docilement quand il t'entoures de la couette et tu ne peux t'empêcher de laisser échapper un petit « huum » de plaisir quand tu sens la chaleur parvenir à ton corps. Il serre bien le tout contre toi, et tu continues à l'observer de tes yeux légèrement fermés. Quand il a terminé de t'enrouler de la sorte dans la couverture, il se déplace et vient s'asseoir à tes côtés sur le lit. Tu réprimes comme tu le peux un léger rire, pas assez fort pour qu'il te fasse du mal. Il s'appuie contre le mur -le même contre lequel tu es toi même appuyé- et te regarde un sourire aux lèvres. Son sourire te paraît presque tendre, et ça te surprends vraiment mais ne te dérange pas. Tu n'es juste pas... spécialement habitué. Ça te semble un peu étrange, te déstabilise, mais te fait presque plaisir.

Tu fermes les yeux à nouveau, plissés dans un sourire, avant de gigoter dans la couverture en la maintenant de tes mains serrés contre toi.

« Mec. Je dois ressembler à un sushi comme ça. Ou plus exactement un maki. »

Et tu ne peux t'empêcher de rire, et même si c'est particulièrement douloureux, que tu as toujours l'impression qu'on t'arrache les bronches ou quelque chose de similaire, tu ne peux vraiment pas t'en empêcher. C'est plus fort que toi et ton rire est haut et brisé à cause de ta voix enroué, mais tu t'en fiches. Le sentiment de plaisir et de baisse de tension que te provoque cette simple action vaut le coup d'en souffrir un peu. Ça te fait vraiment du bien de rire comme un gosse.
Tu te sens même un peu mieux bien que tu continues à trembler légèrement sous la couverture, à cause de ta tête qui semble bouillir, et que la fatigue ne se fait pas moins oppressante. Pendant un instant, tu te sens juste à ta place, à l'aise, et tu es content d'être ici, même dans l'état que tu es. Ce n'est plus aussi tendu qu'au début de vos retrouvailles, et tu es vraiment heureux de pouvoir retrouver ton ami, parce que ça faisait vraiment longtemps que vous ne vous étiez pas vu.

Tu manques le soupir que le batteur lâche, avant qu'il ne se remette à parler.

« Merci d’être venu me voir, aujourd’hui. Ou enfin, ce soir. »

Toi qui es un peu dans les vapes, cette phrase ne passe cependant pas inaperçue. Elle reste même très présente dans ton esprit, et tu diriges tes petits yeux -noirs à la lumière- vers lui, l'observant quelque secondes, avant que ton sourire ne se fasse plus grand.

Toute personne connaissant un tant soit peu le jeune homme -qu'il soit ami ou non avec lui- sait la rareté de telles paroles venant de sa part. Et c'est pour cela que ces quelques mots, qui aurait paru banals à n'importe qui, te faisait tant plaisir. Les entendre de la bouche de ton ami, était vraiment quelque chose qui te rendait heureux.
Particulièrement quand juste un peu plus tôt, même pas une heure avant, vous étiez en train de vous parler de manière froide et que tu te sentais même presque mal à l'aise: pas le bienvenu ici. Et puis, savoir que tes efforts n'ont pas été vains, qu'il est aussi content que tu sois là autant que toi tu l'es, a quelque chose de grandement réconfortant.

Tu lui souris gentiment, tentant de lui faire comprendre que tu sais l'effort que ça a du lui demander de te dire cela, et que tu lui en es aussi en partie reconnaissant.

Il sourit aussi, et puis il tire sur ta couette -enfin, ta couette, c'est la sienne, mais c'est celle qui te recouvre en ce moment-, ce qui te fait basculer vers lui et tu te retrouves la tête appuyé sur son épaule. Tu lui jettes un coup d'œil, surpris, vraiment, parce que tu ne t'attendais pas à ce geste, et parce qu'il a l'air d'avoir fait exprès. Tu ne sais pas trop bien quoi penser, parce que ce n'est pas son genre de faire une telle chose. Si tu étais une fille -qu'il convoitait, évidemment-, encore, tu comprendrais, mais là, ça te paraît vraiment étrange. Enfin, tu ne peux pas te plaindre, surtout parce que ton esprit est encore brumeux et que c'est peut-être pour ça que tu ne peux pas trouver de décente raison à ce geste mais tu es plus qu'heureux de pouvoir t'appuyer sur son épaule et de t'en servir comme coussin. Ce n'est peut-être pas la chose la plus confortable du monde -à commencer par les os-, mais comme il est plutôt bien bâti -ou en tout à côté de ton corps de moustique-, ça n'est pas non plus désagréable, et c'est toujours mieux que rien. Pour dire vrai, tu t'en contentes vraiment très bien. Tu fermes tes yeux et te laisse un peu aller.

« Mais ça reste quand même très stupide que d’être venu ici alors que tu étais malade»

Cette fois-ci, tu grognes encore, gardant les yeux clos et la tête appuyée contre son épaule.

« Je sais je t'ai dit, j'ai compris. » prononces-tu à mis voix. « Et puis je savais pas que j'étais malade, je l'avais pas prévu, et quand je suis parti j'étais surtout très fatigué plus qu'autre chose. »

Tu te presses encore un peu plus contre son épaule, y frottant légèrement ton visage sans le vouloir, et te détends entièrement.

« Et puis... » ta voix craque légèrement, heureusement que tu n'es plus spécialement chanteur, heureusement que c'est ton meilleur ami, Wan, qui s'en charge et que tu ne joues que de la basse, parce que sinon, tu pourrais déjà imaginer votre manager te préparer un sale quart d'heure. « je n'avais pas vraiment le choix. Il fallait bien que je te donne ton cadeau, et puis qu'on se voit... »

Tu profites d'un court instant de silence pour t'installer encore plus confortablement, et dans cette position là, tu es sûr que tu peux t'endormir à n'importe quel moment sur son épaule. Tes forces semblent se vider peu à peu, et tes yeux déjà lourds ne se rouvrent plus maintenant -pas que tu en aies envie pour l'instant-. La respiration faible et régulière de ton ami fait un bruit assez monotone pour te bercer légèrement. Tu te laisses vraiment aller, et avec un tel appui, la chaleur familière de la couverture qui t'entoure et la fatigue qui te pèse, tu sens les portes du sommeil t'ouvrir de plus en plus leurs portes. Le chemin pour les franchir te paraît vraiment, vraiment, vraiment tentant.

Cependant, Ikuto se remet à parler, et si le son de sa voix n'est pas vraiment ce qui te sors légèrement de ta torpeur, sa phrase l'est. Et ce, même si as mis du temps à en capter le sens.

« Tu me le dis, han, si tu veux dormir. Je peux te laisser mon lit, je sortirai des couvertures que j’installerai au sol. »

Encore une fois, tu ne peux empêcher un léger rire de passer tes lèvres. Un très léger, léger rire.
Qu'est-ce qu'il a ce soir à être si attentif à tes besoins? Ca ne te dérange pas, au contraire, tu te sens chouchouté, et ça te fait plaisir, ça te rend infiniment heureux. Seulement, ça n'est vraiment pas son genre, et si ça te déstabilisait tout à l'heure, maintenant que tu es un peu plus endormi et un peu moins surpris par ses gestes d'affection, ça te fait rire doucement. Vraiment: qu'est-ce qu'il a mangé?

« Tu plaisantes ou quoi? » et tu ne vas pas te priver de lui faire la réflexion. « T'as mangé quoi? T'es vraiment super gentil tout d'un coup. » Tu continues à rire, trop doucement pour avoir réellement mal, puis continues à parler d'une voix faible. En fait, pour tout dire, ta voix n'est plus qu'un murmure, parce que tu n'en as presque plus.

« Bien sûr que non, je vais pas te laisser dormir par terre? Tu crois quoi?! » tu lèves tes yeux vers lui, changeant un tout petit peu ta position pour mieux le voir de là où tu es. « C'est moi qui suis venu après tout, ne? C'est à moi de dormir sur le sol. Puis franchement, laisse moi rire, toi? Dormir sur le sol? »

Ce n'est pas vraiment des moqueries. Oh, c'est vrai que tu le taquines un peu parce que ses réactions sont vraiment hors du commun, et tu n'y es pas habitué. Et ça te surprend autant que ça t'enchante, mais tu n'es pas du genre à profiter du fait que tu sois faible pour squatter son lit et le faire faire des choses qu'il n'aurait jamais voulu faire en tant normal. Si ça avait été quelqu'un d'autre, une personne à qui tu tenais moins, tu ne dis pas, tu en aurais sûrement profité parce que tu ne t'appelles pas non plus la bonté et qu'il t'arrive -bien des fois- d'être égoïste, mais c'est ton ami. Et ce simple fait contribue au fait que tu ne le laisseras jamais dormir par terre dans sa propre chambre alors qu'il se plaint sans arrêt -et quand tu dis sans arrêt, c'est vraiment sans arrêt, tant, que ça t'irrite bien souvent- de l'inconfort de l'endroit où il vit.
(Ce, même si tu trouves le fait qu'il te cède le lit vraiment très amusant. Et réjouissant, aussi.)

« Et puis, je ne vais pas dormir t'inquiètes pas. »

En fait, ce que tu ne veux et vas pas lui dire, c'est qu'en réalité, tu n'as qu'une envie: dormir, tout de suite, là, maintenant. Ton esprit est déjà embrumé par le sommeil et la maladie plus ton lot de fatigue t'y plonge lentement.

Tu ne vas pas lui dire, parce qu'en fait ce n'est pas tout à fait vrai. Tu n'as pas qu'une seule envie. Même si celle de dormir et d'oublier pendant un moment l'endroit où tu te trouves pour errer dans tes rêves est on ne peut plus tentante -et oppressante, par la même occasion- tu en as une autre, qui est suffisante pour que tu abandonnes la première. Si tu es venu jusqu'ici, au Japon, ce n'est pas pour arriver dans sa chambre, s'installer sur son lit et dormir. Non, vraiment. Tu es venu, autrement que pour lui offrir son cadeau, parce que tu avais envie de le voir et passer un peu de temps avec lui; et le temps c'est ce dont vous manque ces derniers temps, alors vraiment, tu ne vas pas gâcher ce qui est déjà rare d'une telle manière. Même en ayant très envie de dormir, même si tu adores ça et que ça t'apaiserait sûrement de tes maux. Il n'en est pas question.

« Je suis même pas fatigué, d'abord. » Gros mensonge, et tu sais très bien qu'il ne sera pas dupe. En fait, ce n'était même pas un mensonge, plutôt une plaisanterie, parce que vu l'était dans lequel tu es, celui qui aurait cru que tu n'étais pas fatigué aurait été vraiment la personne la plus imbécile de la terre. « Et puis, ce serait vraiment trop con de venir te voir au Japon, seulement pour finir par dormir, ne? Je suis venu te voir toi, pas ton lit. » répliques-tu en riant encore doucement, alors que tes paupières sont closes et ta respiration un peu lente et faible.

Tu restes encore un moment, comme ça, la tête posée sur son épaule, à respirer du mieux que tu peux et à tenter de te reposer encore un peu. Tu es vraiment content que l'atmosphère ce soit à ce point détendue -ou au moins c'est ce que tu crois dans ton état, parce que tout n'est pas très clair autour de toi- par rapport à ce qu'elle était quand tu es arrivé. Tu n'as jamais eu dans l'intention de le vexer, et le fait qu'il t'ait répondu de manière si froide t'avait blessé en retour. Mais heureusement, tout s'était arrangé, et particulièrement depuis que tu lui avais donné ton cadeau, il te semblait, ou peut-être même un peu avant et … Tu fronces les sourcils, les yeux encore fermés, puis te relèves péniblement comme tu le peux, détachant ta tête de son épaule, pour le regarder.
(Ce qui est une très mauvaise idée parce que dès que tu es redressé sur ton sied, tu sens les étoiles envahir ta vision et tes vertiges recommencer. Tu tentes de les ignorer en plissant les yeux le plus fort possible quelques secondes et d'avaler ta salive. Tu arrives à te calmer alors que tu rouvres les yeux.)

Tu croises son regard avant de te mettre à parler d'une voix maintenant presque inexistante.

« Au fait. T'as vraiment intérêt à jouer avec les baguettes que je t'ai offert, sinon je les reprends et je fais de ta tête un tambourin. » Tu fais une adorable moue boudeuse, que tu as l'habitude de faire -particulièrement aux filles- soit quand tu veux jouer le vexé, soit quand tu veux obtenir quelque chose.

Tu attends quelques instants avant de lâcher un nouveau soupir et terminer.

« Vraiment, s'il le faut j'irais t'en acheter d'autre après. Mais ça n'a pas d'intérêt que je t'offre des baguettes si tu ne t'en sers pas, ne? »

Tu tentes de lui soutirer une réponse en le regardant intensément, mais tu échoues quand tes yeux se referment encore une fois.

Vraiment, ça t'énerve.
Tu grognes alors que tu tentes vainement de les garder ouverts et que tu attends une réponse de sa part.


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Kanemori Ikuto
Kanemori Ikuto


Admin | Indie J

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MessageSujet: Re: Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto   Sleep Away - Ft Kanemori Ikuto EmptyJeu 29 Nov - 3:10

C’est pas que tu n’aimes pas parler de ta famille mais... En réalité c’est ça. La seule personne de ta famille que tous connaissent, c’est Fujimori Dai, ta cousine du côté de ta mère. De toute façon, pourquoi le cacherais-tu. Ta cousine est leader de branche, leader du premier groupe japonais et est sûrement l’une des idoles les plus populaires de l’agence. Tu n’avais pas à la cacher. Ce n’est pas comme si tu avais honte d’elle. Même que l’inverse serait plus probable. Après tout, tu n’étais pas l’enfant que ta famille se serait attendu que tu sois. Bon, d’accord, tu faisais bonne figure lorsqu’il le fallait, mais s’il savait quel type de mec tu étais. Toi, Kanemori Ikuto, était un vrai connard. Qu’on se l’avoue. Et ce n’est pas particulièrement bien vu. On se serait attendu de l’héritier Kanemori un peu plus de bonnes mœurs, de politesse et de bonne conduite. On se serait attendu de lui qu’il soit galant et avenant avant la gente féminine. Seulement, si quelqu’un le connaissant entendrait ceci, ladite personne ne ferait que rire devant l’absurdité de ces paroles. Kanemori, avenant et galant avec la gente féminine ? Il a déjà bien de la difficulté à avoir plus de considération pour elles qu’il en a pour un tracteur, il ne faut pas lui demander la lune non plus.

À vrai dire, qu’il s’intéresse à toi te faisait presque plaisir. Le seul problème, c’est qu’il voulait en savoir sur tes parents, sur ce que tu t’entêtais à ignorer. Tu n’étais pas affecter par ça, pas du tout. C’était idiot que de dire que l’ignorance totale de tes parents te blessait. Pas vrai ? Et pourtant, la vérité était là. Si ta journée avait été complètement ruinée, c’était par le fait que tu avais voulu aller te reposer chez ton oncle. Bon, pas complètement ruinée, disons que la visite inusité que de ton ami avait mis un peu dans soleil dans tout ça. Mais, outre cela, ta journée avait réellement été moche. Oh, ça, il n’y avait pas de problème. Tu appréciais pas mal aller là-bas, surtout que ta nounou te préparait toujours quelque chose de bon à manger. Disons que, ce qui avait eu raison de ton moral, c’était que de retrouver le paquet cadeau de tes parents. Tu savais que le cadeau avait dut leur coûter les yeux de la tête. Mais c’était dénuer de toute intérêt. Après tout, ils envoyaient ce cadeau pour faire bonne figure, pour te faire croire encore qu’ils tiennent à toi. Mais tu es assez grand maintenant et loin d’être aussi con qu’avant. Les masques sont tombés depuis déjà bien longtemps et tu sais que trop bien que rien ne sera plus comme avant. Que tes parents n’en ont rien à foutre de toi. Qu’ils font semblant que de s’intéresser à toi car tu es sûrement le futur hériter de l’entreprise familiale.

Au fond, tu as envie que de les envoyer paître. Tu n’as aucune envie que de tenir cette entreprise. Surtout que, tu savais que, dès le moment où tu quitterais l’agence, tu allais sûrement immédiatement te fiancer. L’hériter des Kanemori doit bien avoir une jolie fille riche accroché à son bras. Et ça te dégoûte presque. Tu n’es pas un homme fidèle. Tu n’es pas un mec fait pour avoir une relation stable. Une vraie relation. Tu n’es jamais tombé amoureux et ce n’est pas demain la veille que cela va t’arriver. Tu ignores ce qu’attendent tes parents de toi, mais, une chose est sure, tant que tu restes à l’AllStar Entertainment, rien ne peut t’arriver. Tu n’as pas le droit que d’être fiancer. Ou enfin, c’est ce que tu dis à tes parents. Les indies, à vrai dire, ils ont le droit de faire ce qu’ils veulent. Mais hors de question qu’ils ne l’apprennent. Tu ne finiras sûrement pas avec une bague au doigt et la corde autour du coup.

Au final, tu lui signifias simplement de ne pas s’inquiéter. Ça ne t’aurait pas déranger que d’inquiéter qui que ce soit d’autres, mais bon, tu n’avais pas pour habitude que d’embêter tes amis avec des sottises dans le genre. Bien que tu puisses être le pire des connards que la Terre ait pu porter, tu n’en restes pas moins un ami prêt à tout pour ceux que tu apprécies réellement. Ils sont peu, se comptent sur les doigts d’une main, mais, pour eux, tu remuerais ciel et terre. Et, une chance qu’ils sont peu. Ils te demanderaient que de faire le tour du monde que tu le ferais. Bon, peut-être pas autant, mais disons qu’ils sont très importants pour toi, qu’ils sont ton supports, ceux qui réussissent à te faire croire que tu as un minimum d’importance. Que ce n’est pas tout le monde qui s’en contre balance de qui tu peux bien être. D’où vient ton insécurité grandissante. Tu as peur que de les perdre, peur que de mourir seul. C’est con que tu te dis. Et pourtant. La solitude t’effraie. Tu as trop longtemps été seul. Tellement que, maintenant, ce n’est plus juste une crainte, c’est clairement devenu une phobie. Ce qui explique la petite crise que tu as piqué au début de la soirée. On aurait presque pu dire une fille amourachée qui jalouse une autre fille plus belle qu’elle. Bon, tu ne te comparerais jamais à ça, mais, au fond, c’était vraiment l’image que tu avais projeté.

Ou pas. Tu préférais ne pas y penser. Surtout que, bon, il s’était excusé, ce qui t’avait légèrement détendu. Tout ce que tu voulais, c’était de cesser de parler de tes parents. Tu étais quelqu’un de facilement affecté lorsque quelque chose te dérangeait réellement. Et, si ce n’avait pas était Yusheng, disons que tu te serais juste fermer à ses questions. Pour l’une des rares personnes que tu appréciais, tu pouvais bien dire quelques bribes. Mais bon, au fond, tu n’avais qu’une envie et c’était que de cesser de parler de ces personnes qui ne méritaient même pas que tu parles d’eux. Comme de fait, il ne fit que te dire qu’il comprenait. Au fond, cela te faisait presque plaisir que la conversation se finisse là. Au moins, cela prouvait simplement qu’il t’écoutait. Et ça te faisait du bien. Un peu. Même si tu détestais parler d’eux.

Au moins, tu sembles plus détendu. Disons que clore cette conversation te faisait le plus grand bien, surtout que tu pourrais apprécier à la juste valeur la présence de ton ami. Il ne s’est sûrement pas déplacé jusqu’au Japon pour t’entendre te morfondre ou râler sur l’incapacité de tes parents quant à jouer le rôle qu’ils auraient du avoir. Un sourire vint même décorer ton visage lorsqu’il plaisante un peu. Malheureusement, tu n’es pas friand de sucre. Disons que tu n’es pas très dessert. Donc, les petits gâteaux, il est très rare que tu en ais. Voir même jamais. Tu es plus du genre à prendre un paquet de chips ou quelque chose dans le style. Tu lui affirmes donc, avec une moue presque peiné, que tu ne peux pas lui en offrir. Ou enfin, faussement peiné. Tu ne me sentais pas particulièrement coupable que de ne pas pouvoir lui offrir un gâteau. S’il s’était annoncé, peut-être aurais-tu été en chercher un. Et puis, même encore, tu ignorais qu’il aimait ça. Mais tu allais t’en souvenir, pour la prochaine fois. Tu pourrais bien lui en amener un la prochaine fois que tu irais en Chine. Préparer spécialement par ta nounou. Parce que toi, cuisiner ? Il ne fallait pas trop en demander, hein. Tu avais déjà de la difficulté quant à tenir ta chambre en ordre. Un vrai gosse de riche, incapable d’être indépendant. C’était clairement toi. Malheureusement. « Gâteau à la fraise, hein ? J’essaierai de m’en rappeler, pour la prochaine fois. »

Tu en avais déduit qu’il aimait sûrement le gâteau à la fraise, comme c’était celui qu’il avait mentionné. Ou enfin, il allait déjà falloir que tu t’en rappelles, la prochaine fois que tu allais aller en Chine. Ce qui relèverait déjà du miracle. Parce que bon, toi, accorder une attention particulière aux petits détails ? Mais disons que tu ferais un effort. Bon, peut-être qu’il n’aimait pas non plus les gâteaux à la fraise, qu’il avait dit ça juste pour te charrier, disant la première sorte de gâteau qui lui passait par la tête. Car, bon, les gâteaux qui allaient le mieux avec le thé, c’était les espèces de gâteaux un peu secs que tes parents ramenaient à chaque fois qu’ils revenaient d’Europe. Tu n’en étais pas un grand fan, mais bon, tout ce qui se nommait gâteau n’avait pas grand chance de succès avec toi. Quoique ceux-là passaient encore, ils n’étaient pas très riches en sucre. Bref, peu importait en fait. Tu allais quand même essayer que de ramener des petits gâteaux, la prochaine fois que tu irais en Chine. Si tu y pensais. Ce qui risquait fort peu d’arriver. Mais c’était l’intention qui comptait, non ? Quelle intention ? Celle de penser à y penser. Ou enfin, quelque chose comme ça. Ouai, peu importait.

Il finit par te dire qu’il a quelque chose pour toi. Tu ne peux t’empêcher que de lui demander si c’était vraiment pour toi. Après tout, tu restes surpris qu’il ait pensé à ton anniversaire. Pas que c’était dans ses coutumes que d’oublier, mais rares étaient ceux qui te le souhaitaient, à commencer par tes parents. Tu étais même persuader que ta mère l’avait inscrit à l’agenda de son smartphone, simplement pour ne pas oublier. Ou alors c’était celle qui jouait le rôle de ta mère, ayant le gentil surnom affectueux de nounou, qui l’avait appelé en lui disant de ne pas t’oublier. Sa réplique t’arracha un sourire même si tu essayas d’avoir l’air légèrement vexé. Ce ne fut pas un succès, surtout avec ton sourire en coin. « Angelina Jolie est au Japon ? Tiens, tu m’en apprends une bonne. » Effectivement, ses plaisanteries ne réussissaient qu’une fois sur deux. La première tu te vexais très fortement, la seconde tu répondais sur un ton de plaisanterie, à ton tour. Qu’il te charrie un peu, ça ne te dérangeait pas. Mais disons que, aborder le sujet de la stupide blonde t’avait rendu un peu amer.

Bref, c’était chose passer et maintenant un léger sourire se glissait sur ton visage. Sa visite te faisait grandement plaisir et t’apaisait après une journée plutôt chiante. Disons simplement que celle-ci allait sûrement bien se finir, compte tenu que tu étais en bonne compagnie. Parce que, effectivement, tu ne dirais pas non à la compagnie de Yusheng, étant donné qu’il était un de tes bons amis. Il sort finalement de son sac un paquet emballé d’un papier bleu marine. Ça aussi, tu es surpris. De un, il a pensé à ton anniversaire. De deux, il t’a acheté un cadeau. De trois, il s’est même souvenu de ta couleur favorite. Ton sourire s’étira encore un peu plus. Tu lui lanças même un sourire presque rayonnant. Tu es, effectivement, vraiment content qu’il ait eu une pensée pour toi. Très content qu’il t’ait acheté un cadeau. Et non pas parce que tu es un matérialiste fini, ça non. Tu sais que ce cadeau à beaucoup plus de signification que celui qui traînait sur ton lit lorsque tu es arrivé chez ton oncle. Simplement parce que, connaissant Yusheng, il avait dut passer des heures à te dénicher un cadeau. Parce que, par amitié, il avait pensé à toi. Contrairement à tes parents où leur cadeau sans profondeur te montrait juste encore plus combien ils n’en avaient rien à battre de toi. Tout ça pour dire que le paquet que tu tenais toujours dans tes mains, hésitant à le déballer, te faisait réellement plaisir.

« J’ai peur d’abimer le papier » affirmes-tu en rigolant doucement. Puis, sans te faire prier, tu l’enlèves doucement, essayant de ne pas le déchirer - allez, le papier était beau et marine en plus - et en sort finalement une boîte. Avec une curiosité grandissante, tu ouvris celle-ci pour y découvrir deux baguettes. C’était, sans aucun doute, le meilleur cadeau qu’il aurait pu te faire et aussi le meilleur que tu avais reçu jusqu’à ce jour. Il te connaissait plutôt bien. Parce que, avec une paire de baguettes et une batterie, tu étais un homme heureux. Cependant, en secouant doucement la tête, tu lui signifias que ce n’était pas nécessaire qu’il dépense pour toi. Surtout que tu le connaissais. Il n’était pas le mec le plus généreux du monde. Un peu comme toi. Tu ne donnais que très rarement, étant particulièrement égoïste et un égocentrique de première classe. Sauf lorsque l’on parlait de tes amis. Tu dépensais sans compter, tu donnais sans même y réfléchir. Ils sont rares. Ils sont précieux. Et tu tiens énormément à eux. Bref, cela te fait d’autant plus plaisir de découvrir ton cadeau, qui est parfaitement dans tes cordes. Surtout en sachant qu’il n’est pas d’un naturel généreux. Bon, pas besoin de te perdre en justification, qu’il t’ait fait un cadeau et qu’il ait pensé à toi venait que de chasser les dernières tâches sombres de ta journée et tu affichais maintenant un large sourire alors que tu regardais tes baguettes sous toutes leur coutures.

Tu fis tourner les baguettes dans tes mains, testant leur souplesse et leur légèreté. Tu fis quelques mouvements dans le vide, comme si tu tapais sur ta batterie. Ça te fit rire. Dans tous les cas, tu appréciais vraiment le cadeau. Surtout que tu avais besoin de baguettes. Il devait t’en rester une ou deux paires, ayant cassé ta troisième en deux semaines hier. Comme tu passais la majorité de ton temps à t’entraîner, ces temps-ci, elles s’abimaient vraiment rapidement. Surtout du fait que tu n’y allais pas de main morte et que tu t’enfermais dans la musique et le rythme. Ça te faisait du bien et te permettait d’évacuer. Et, vivant ici, dans la même chambre que les membres de ton groupe, tu avais ton lot quotidien que de frustration et tu t’y donnais donc à cœur joie en t’entraînant, alors que tu frappais contre les percussions. Alors bon, ce cadeau était bien venu, compte tenu que tu n’allais sûrement pas tarder à devoir aller t’en acheter quelques unes. Encore. Tu avais la nette impression que de dépenser la moitié de ton argent en baguettes, parce que, évidemment, tu ne les prenais pas bas de gamme. Et, à la vue de celles-ci, elles n’ont plus ne devait pas être bas de gamme. Ne serais-ce que par le bois qui était finement taillé, presque sans défaut. Et puis, elles étaient légères mais semblaient particulièrement solides. Tu tournais donc la tête vers lui, haussant légèrement un sourcil. Tu le voyais, qu’il n’allait pas bien. Mais tu ne dis rien. Tu te disais qu’il le dirait sûrement, s’il allait si mal que ça. Cependant, ça ne t’empêchait de t’inquiéter pour ton ami. Surtout qu’il n’arrêtait pas que de tousser violemment lorsqu’il essayait de rire, ne serais-ce que légèrement.

Souriant encore, tu lui affirmes cependant que tu aurais peur de jouer avec. Parce que bon, c’est un cadeau soigneusement choisi et tu ne veux pas vraiment les abimer. Et puis, tu n’es pas de ces enfants qui ne font pas attention à ce qui leur appartient. Tu prenais soin que de tes affaires personnelles. Sauf que tu aurais presque voulu que ce soit tes parents qui t’aient offert ce cadeau, tu aurais pu jouer, les abimer et mêmes les jeter à la poubelle sans avoir le moindre remord. Tu rigolas doucement jusqu’à ce que tu l’entendes à nouveau s’étouffer. Ah, ça non, ça n’allait pas passer. Déposant tes baguettes, tu bondis sur tes pieds pour te rapprocher de lui. Puis, tu posas ta main sur son front. Il était fiévreux. Tu soupiras, le traitant du même coup d’imbécile. Tu n’allais très certainement pas lui dire que c’était surtout parce que tu t’inquiétais pour lui. Un minimum de fierté quoi. Tu n’es pas du genre à t’inquiéter pour les autres. Ou, enfin, c’est ce que tu t’entêtes à montrer à tous. Un mec détaché, qui n’en a rien à faire des autres. Alors que ce n’était pas tellement le cas. Bon, d’accord, tu t’en foutais un peu de la vie de monsieur et madame tout le monde, mais pas de lui. Pas de ceux qui faisaient parti de ton entourage proche. Tu filas sans rien dire à la salle de bain. « Ils sont où putain » maugréas-tu une fois dans la salle. Tu trouvas finalement tes comprimer et tu en pris un, retournant dans le semblant de salon pour le donner à Yusheng. « Prend ça » lui dis-tu en le traitant de nouveau d’imbécile. Oui, tu le trouvais stupide que d’être venu jusqu’ici, au Japon, alors qu’il était complètement malade. Bon, ça te faisait aussi plaisir de le voir, mais tu t’inquiétais pour lui et tu aurais préféré qu’il se repose chez lui.

« Pas besoin, mais j’y tiens. Parce que tu es complètement malade, tu sembles te déchirer les bronches lorsque tu essaies de rire et tu dois faire pas loin de quarante de fièvre. Alors, oui, tu es stupide » lui dis-tu en lui jetant un regard réprobateur. Cependant, bon, il fallait que tu cesses de râler. Déjà que, à son arriver, il devait sûrement avoir eu l’impression d’être indésirable, tu ne voulais pas entretenir cette impression alors que ce n’était pas du tout le cas. Sa présence était plus qu’apprécier, elle avait pu te changer les idées et te rendre un peu plus de bonne humeur que précédemment. Tu attends qu’il prenne son médicament, pire qu’une mère qui veut être convaincue que son enfant prenne ses vitamines avant de partir pour l’école. Une fois cela fait, tu lui tournes à nouveau le dos. Tu as autre chose à aller chercher. Il te remercie, tu souris. « Il y a pas de quoi. Et puis, t’as pas à me remercier, c’est normal hein. Ce serait con et presque cruel de ma part que de te laisser te mourir sur mon lit alors que j’ai des médicaments qui pourraient aider. Et puis, je n’ai pas envie que d’avoir un cadavre dans ma chambre. Et ta mort sur la conscience. » Tu rigoles doucement, car c’est une plaisanterie, bien évidemment. Tu cherches quelque chose dans une armoire et tu en reviens avec une grosse couverture. Tu n’aimes pas particulièrement le voir aussi mal en point. Parce que bon, tu sais qu’il couve quelque chose dont sûrement juste le repos aiderait. Et bien, bien évidemment, tant qu’il serait au Japon, il ne se reposerait pas.

Retournant vers lui, tu l’enroules dans la couverture, la serrant contre lui. Tu reculas pour admirer ton travail. Bon, techniquement, la couverture n’était pas une bonne idée. Tu ne faisais, ainsi, que garder sa température autre. Mais tu n’étais pas assez sadique pour le jeter dans une baignoire d’eau froide. Donc tu l’aidais à ta façon. Surtout que tu n’avais pas grande connaissance. Premièrement car tu avais un très bon système immunitaire. Tu n’étais que très rarement malade, n’attrapant presque jamais de rhume ou autre truc du genre. Et puis, deuxièmement, dès que tu étais malade tu passais la journée à dormir, sous les bons soins de celle qui jouait le rôle de ta mère. Finalement, tu vas t’assoir sur ton lit, à côté de lui, t’appuyant contre le mur. Tu pensas légèrement qu’il faudrait que tu le remercies. D’être venu ici, que de t’avoir acheté un cadeau et puis d’avoir rendu ta journée un peu moins chiante. Cependant, tu ne faisais que râler depuis tout à l’heure. Mais bon, même si tu te disais que tu devais le remercier, tu ne le ferais sûrement pas. Comme il devait s’y attendre. Tu avais toujours vécu comme si tout t’était dut, tu remerciais donc que très rarement les autres. Son commentaire t’arracha un sourire alors que tu avais le visage plutôt fermer et soucieux depuis quelques minutes. Disons que t’inquiéter ne faisait pas parti de tes habitudes. Au moins, ceci eut pour effet que de te décrisper. « Tu affirmes donc être un poisson... Intéressant. » Tu rigolas encore doucement. Tu sais que tu ne devrais pas le faire rire, comme il s’étouffe à chaque fois. Mais tu n’avais pas pu t’en empêcher.

La tête appuyer contre le mur, tu te dis vraiment que tu devrais être sympa pour une fois et le remercier d’être venu. Après tout, tu es un gamin égocentrique et complètement égoïste. Tout t’es du et tu ne dois de remerciement à personne. C’est ainsi que va la vie, c’est ainsi que tu as été élevé. Surtout que personne ne peut refuser quelque chose à l’hériter Kanemori. Alors, pourquoi remercier ? Cependant, bon, il avait prit la peine que de venir te voir, même s’il était malade. Bon, peut-être ne savait-il pas qu’il était malade en partant de Chine, seulement, voilà, tu n’allais tout de même pas faire ton ingrat, si ? Tu fixes donc le plafond et le remercie donc d’être venu te voir. Il doit avoir autant conscience que toi que ce genre d’évènement doit arriver une fois aux cinq ou six ans. Enfin, c’est simplement très rare que tu remercies comme ça. Ce n’est pas dans tes habitudes en somme. « Et puis, c’était sympa, pour le cadeau. Tu as visé juste. » Bon, tu en avais assez fait, n’est-ce pas ? C’était particulièrement rare que tu t’exprimes ici. Qu’il se compte chanceux. Tournant légèrement la tête vers lui, tu répondis à son sourire. Tu en es certain, il a clairement conscience de tout ce que cela a du te coûter en fierté pour le remercier de sa présence.

L’observant légèrement, tu tires sur sa couverture pour que sa tête vienne s’appuyer sur ton épaule. Tu es toi-même plutôt surpris de ton geste, mais, au fond, tu lui donnes quelque chose où s’appuyer, alors que c’est clairement visible qu’il est mort de fatigue. Quitte à ce qu’il s’endorme comme ça, tu n’aurais qu’à passer le reste de la soirée et de la nuit à fixer le plafond. Et à jouer sur ton téléphone, comme tu serais plutôt restreint dans tes mouvements. Bon, malgré tout ça, fidèle à toi-même, tu le réprimandas encore. Évidemment, tu ne pouvais pas juste apprécier la présence de ton ami qui avait fait quelques heures d’avion pour venir te voir, non. Ce serait beaucoup trop facile et pas du tout Ikuto, qu’on se l’avoue. Sa réponse te fait cependant sourire. Oui, il a comprit. Mais, mine de rien, tu aimes bien le charrier. Et puis, c’est ton genre, de toujours râler. Tu n’y peux rien, c’est dans ta nature. Toujours à trouver le petit défaut. Ou enfin, pas toujours. Tu n’as pas râlé sur le choix de cadeau de ton ami, pas du tout. « Si tu es venu ici c’est que tu avais un ou deux jours de congé. Pourquoi ne pas en avoir profité pour te reposer si tu te savais très fatigué ? » Tu aurais pu te taire et juste apprécier le fait que ton ami était avec toi. Mais non. Impossible. Tu le sens se presser contre ton épaule, comme s’il cherchait LA position confortable pour s’endormir. Un rire franchit tes lèvres alors que tu tournas la tête vers lui alors qu’il semblait vouloir ajouter autre chose.

Tu as presque mal pour lui lorsque tu l’entends parler. Tu penses vaguement qu’il est chanceux que de ne pas être le chanteur. Sinon tu imaginerais déjà la tête qu’aurait faite son manager. De ton côté aussi, ce n’est pas un problème. Tu n’es pas chanteur. Ta voix ne sert pas à grand-chose dans le groupe. Cependant, gare à toi si tu venais qu’à te casser un doigt, le poignet, le bras ou autre chose se situation sur tes membres supérieurs. Ton manager aurait tôt fait que de t’assommer. Après tout, un batteur ne pouvant pas utiliser l’un de ses bras, ce serait le comble. Sa phrase te fait encore sourire. Bon, le cadeau, il aurait pu venir te le porter plus tard ou encore te l’envoyer par la poste. Mais qu’il précise qu’il venait surtout pour te voir, oui, tu étais plutôt satisfait. Tu le sens encore bouger alors que tu vois qu’il prend tout son aise et s’installe bien confortablement contre ton épaule, encore plus que précédemment. Tu remarques vraiment à quel point il est fatigué. Tu ne te sens cependant pas le moins du monde coupable. Oui, il se prive d’une soirée pour se reposer pour venir te voir. Mais tu ne te sens pas coupable. C’est son choix après tout. Et tu ne râleras pas sur sa présence. « Oui, mais on aurait pu se voir la semaine prochaine. Ou l’autre d’après. Mais d’accord, je me tais avant que tu me tapes. » Tu souris doucement. Ouai, autant ne pas trop le chercher avec ce genre de commentaire. Il ne fallait pas qu’il continue à croire qu’il était un indésirable chez toi. Même si c’était l’impression que tu donnais sans réellement le vouloir.

Le regardant toujours du coin de l’œil, tu soupires doucement. Tu aurais presque envie qu’il dorme, ne serais-ce que pour aller un peu mieux. Il est cerné, dès qu’il ouvre la bouche tu entends très clairement qu’il est malade, et puis, il est fiévreux. Et qui dit fièvre dit contagion. En fait, ça ne te surprendrait même pas que d’être complètement malade demain matin. Ce serait, en effet, bien loin d’être surprenant. Mais bon, ça te donnerait une raison que de rester dans ton lit sans devoir supporter les autres mecs du groupe. C’est atroce combien tu n’arrives pas vraiment à les supporter. Particulièrement Hiroto et Takumi. Hiroto est juste chiant, à te regarder toujours de loin, n’hésitant pas à te remettre à ta place. Mais il se prend pour qui lui ? Tu fais bien ce qu’il te chante. Tu es un grand garçon maintenant en plus. Et Takumi, il est juste... Trop Takumi. Trop collant, trop parasite. Il s’immisce dans ta vie, essaie d’être proche de toi. On dirait presqu’il essaie de devenir ton meilleur ami. Alors que c’était clairement raté. Tu détestes ce genre de personne trop souriantes, trop collantes, particulièrement chiantes. En plus, il est décidément beaucoup trop naïf, de continuer de s’accrocher ainsi, de croire que tu pourrais l’apprécier, ne serais-ce qu’un seul instant. Donc, être malade te donnerait une bonne raison pour ne pas passer une journée avec eux. Quoique Takumi trouverait sûrement un moyen pour te pourrir l’existence en t’emmenant une soupe chaude et en te tenant compagnie alors que, tout ce que tu voudrais, ce serait dormir et qu’il se taise, une bonne fois pour toute.

Tu te surprends presque toi-même que de lui proposer ton lit pour la nuit. Parce que bon, ce n’est pas du tout dans tes habitudes, sachant que tu passes le plus clair de ton temps à râler sur l’inconfort de cet endroit. Mais bon. En ce moment, tu penses juste au fait qu’il devrait se reposer, surtout qu’il est presque en train de s’endormir sur ton épaule. « À moins que l’épaule soit plus confortable » rigoles-tu. Il est bien l’une des rares personnes avec qui tu es aussi aimable. Avec qui tu ris aussi facilement. La majorité des personnes ont le droit que d’apercevoir ton visage indifférent, hautain et clairement supérieur à toutes leurs petites personnes. Alors que tes amis te voient sourire, t’entendent rire. Il n’y a qu’avec eux que tu te montres aussi naturel. C’est ton père qui te l’a dit. C’est une faiblesse si les autres peuvent savoir ce que tu ressens. Comme c’est une faiblesse que de s’attacher. Mais quitte à être déjà faible en s’attachant, autant ne pas se gêner et cesser que d’aborder un air aussi hautain. Son commentaire t’arrache cependant une grimace. Tu secoues la tête puis le fixe. « Ouai, c’est ça, fait-moi donc regretté que d’essayer d’être sympa. La prochaine fois, je vais te laisser crever de froid, hors de ma chambre » grommèles-tu, légèrement offenser. Après tout, tu fais des efforts, tu essais d’être plus sympa et conciliant. Et puis, voilà comment il te remercie. Donc, effectivement, tu es froissé. C’est principalement dut au fait que tu es sûrement beaucoup trop susceptible. Et c’est surtout qu’il rit, en plus. Comme quoi tu avais raison lorsque ses plaisanteries ne fonctionnaient qu’une fois sur deux.

Tu hoches doucement de la tête. Certes, toi, dormir sur le sol, ce serait presque miraculeux. Cependant, tu lui as offert. C’est, qu’au fond, ça ne te dérangeait pas tant que ça. Dans le pire des cas, tu n’aurais qu’à squatter le lit de Takumi. Ce n’est pas comme si cela allait lui déranger, que de te le passer pour une nuit. Mais bon, il fallait que tu arrêtes de t’en prendre à lui de la sorte. Il ne faisait ça que pour être gentil, le pauvre. Tu soupires. Ça t’apprendra à essayer d’être gentil. Tout ce que tu récoltes, c’est un ami qui se fou de ta gueule. Bon, cela voulait aussi signifier que tu devrais peut-être être sympa plus souvent. S’il réagissait ainsi quand tu étais gentil, c’est que ce devait être plutôt rare. En effet. Rares étaient les fois où tu te montrais aussi gentil. Certes, tu étais plus aimable avec tes amis. Mais de là à offrir de dormir au sol alors que Dieu seul sait combien tu aimes vivre dans le confort, c’était très clairement rare. « C’est bon, j’ai compris. Tu peux arrêter de te marrer, maintenant ? J’te jure que la prochaine fois, je te laisse dehors. » Cependant, un léger sourire moqueur apparait sur tes lèvres. C’est faux. Peu importe ce qui viendrait à arriver, tu ne le laisserais très certainement pas geler dehors. Mais bon. C’était une menace en l’air, chose pas très très menaçant. Cependant, il pouvait très bien cesser de se moquer de toi. Ta fierté en prenait un mauvais coup.

Il t’annonce qu’il ne va pas dormir. Tu te retiens de ne pas pouffer de rire. Il te prenait pour un con ou quoi ? Parce que, tu étais peut-être stupide par moment, mais il ne faut pas te prendre pour un aveugle non plus. « C’est ça, et moi, je vais soudainement faire apparaître des gâteaux à la fraise. Fout-toi pas de ma gueule, je sais que tu voudrais dormir » répliques-tu. Même s’il tente de faire le fier, tu sais pourtant qu’il est malade et qu’il aimerait sûrement se reposer. Bon, qu’il te dise qu’il ne veut pas dormir car il veut parler avec toi, soit, ça, tu peux comprendre. Mais qu’il affirme comme ça qu’il ne va pas dormir, alors que, la tête contre ton épaule, ses paupières semblent vouloir se fermer, c’est clairement se foutre de ta gueule. Bon, tu rigoles finalement lorsqu’il te dit qu’il n’est même pas fatigué. En temps normal, tu lui aurais peut-être donné une petite tape amicale, cependant, comme il semble mal en point, tu préfères ne pas trop bouger. Comme il a sa tête contre ton épaule, tu n’as pas envie que d’empirer son mal de crâne. « Effectivement, ce serait un peu con. » Tu t’es cependant retenu d’ajouter autre chose. Si ce n’avait pas été Yusheng, tu aurais peut-être dit ce qui t’avait traversé l’esprit, cependant, tu n’as pas envie de laisser planer toute sorte d’ambiguïté entre vous deux. Surtout qu’il n’y a pas lieu à en avoir. Lorsqu’il a mentionné le fait d’être venu te voir toi et non ton lit, tu avais failli répondre du tac au tac qu’il pouvait bien faire les deux. Mauvaise habitude d’esprit mal tournée. Cependant, tu trouvais cette réplique particulièrement déplacé alors que tu étais en compagnie de Yusheng. Donc, tu n’avais fait que rire discrètement. Oh, certes, tu aurais pu dire ça, en rigolant. Mais en fait, il en était hors de question. Ne serais-ce que cela aurait pu laisser un doute s’installer. Et c’était inconcevable. Tout simplement. Parce que c’était Yusheng. Et que, Yusheng, jusqu’à preuve du contraire, c’était un mec. Aussi simple que cela.

Finalement, il se redresse. Tu tournes donc la tête vers lui. Un frisson te parcours de nouveau. En simple chemise noire à manche courte, tu remarques vraiment que l’air n’est pas aux tenues plus estivales. Bon, tu avais ta veste, un peu plus tôt. Veste qui recouvrait maintenant les épaules de ton ami. Tu devrais donc supporter le froid. Oh, tu aurais pu aller te chercher une couverture ou une autre veste, cependant, tu étais confortablement assis pour le moment. Et puis, il y avait seulement le courant d’air frais qui venait t’embêter qui était réellement dérangeant. Frissonnant à nouveau, tu souris à sa phrase. « De ma tête un tambourin, hein ? » Tu hoches doucement la tête avant de placer une main sous ton menton, l’air de réfléchir à quelque chose. Puis, tu tournes de nouveau la tête vers lui et tu es légèrement déstabiliser par la tête qu’il te fait. Ce n’est pas tant la tête qu’il te fait mais aussi le fait que, pendant quelques instants, tu as vaguement penser au fait qu’il était presque adorable. Cependant, on peut trouver une peluche adorable, une fille adorable. Mais pas ton ami quoi. Cela te prit une ou deux secondes alors que tu avais dévié le regard, ne serais-ce pour qu’il ne remarque pas qu’il avait réussi à te déstabiliser, avant que de retourner la tête vers lui. Tu te sentis vraiment stupide, pour le coup. Surtout que, bon, c’était évident que, s’il faisait cette tête, c’est qu’il désirait quelque chose. Dans le cas ici présent, que tu acceptes de jouer avec les baguettes qu’il t’avait offertes. Cependant, bon, sur le coup, tu avais été plutôt déstabilisé.

C’est néanmoins avec un sourire que tu entends la suite. S’il le fallait, il irait t’en acheter d’autres. C’était une belle attention de sa part. Tu lui fais donc un léger sourire. « Tu sais que, si tu m’offres de m’en acheter des nouvelles dès qu’une paire se casse, je vais te ruiner ? » Un léger rire franchit tes lèvres alors que, finalement, tu lui donnes une faible tape sur l’épaule, histoire qu’il change de tête. Bon, tu n’as pas vraiment besoin que de le taper pour qu’il arrête de te regarder avec un air adorable - il faudrait que tu cesses d’utiliser ce terme. Yusheng n’est ni une fille, ni une peluche, il n’est donc pas adorable -. Tu le vois soupirer alors qu’il essaie de rester éveiller. « Bon, premièrement, cette tête marche sûrement avec les filles que tu fréquentes. Cependant, j’en suis immunisé » lui dis-tu en essayant de le faire sourire. Tu le vois bien que ça l’énerve de se sentir aussi malade. Tu essais donc de détendre l’atmosphère. « Mais bon, tu as tout de même réussi. D’accord, je vais jouer avec tes baguettes. Mais je m’en voudrais tout de même d’abimer ton cadeau. » Ce qui est vrai. Après tout, il avait été choisi avec soin et venait d’une personne que tu appréciais tout particulièrement. Donc, effectivement, tu te sentirais coupable de l’abimer, ce qui risquait fort d’arriver dès demain si jamais tu les utilisais. Certes, tu ne pouvais pas les encadrer et les mettre dans ta chambre, sinon, quelle serait l’utilité du cadeau ? Et puis, tu savais qu’il préférerait que tu joues avec. Autant lui faire plaisir, surtout qu’il les avait achetés pour te faire plaisir. Puis bon, pas qu’il était très menaçant - entre vous deux, tu étais le plus menaçant -, cependant, tu n’avais pas particulièrement envie que ta tête devienne un tambourin. Par simple principe. Toutefois, tu ne pus t’empêcher que de faire une remarque sur le fait que tu étais pas mal mieux bâti que lui. Après tout, toi tu allais au gym et t’entraînait. Pas lui. « Pour faire de ma tête un tambourin, il faudrait déjà d’abord que tu réussisses à m’immobiliser. Ce qui est déjà mission impossible. » Tu ajoutes à ça un sourire moqueur, parce que tu te fous très clairement de sa gueule.

« Par contre, si tu continues à me dire que tu n’es plus fatigué, c’est moi qui ferai de ta tête un tambourin. » Un nouveau courant d’air frais parcours la pièce. Tu frissonnes, encore. Tu n’aimes pas particulièrement avoir froid. Précédemment, tu n’avais pas tellement froid, c’était plus le léger courant d’air qui filtrait entre les côtés de la fenêtre qui ne semblait pas parfaitement hermétique qui te dérangeait. Cependant, maintenant, tu avais l’impression que la température avait chuté de quelques degrés. Tu avais envie de pester contre cela, cependant, tu t’étais promis que de cesser de râler. Tu avais déjà assez embêté Yusheng avec ça. Tu croisas simplement tes bras contre ton torse, sans plus, te disant que tu garderais ainsi plus de chaleur. Et puis, tu replias tes jambes pour t’assoir en tailleur. Voilà. Le dos contre le mur, la tête appuyer contre le même mur et regardant le plafond, tu te dis cependant que tu n’étais pas vraiment à plaindre. Donc, il n’y avait pas de quoi râler. Ce qui était rare, chez toi, qui trouvais toujours le petit problème. « Bon, alors. Pour te garder réveiller, on pourrait écouter un film. Ou simplement la télévision. Je t’aurais bien proposé de jouer à un jeu, mais tu as l’air pas mal trop k.-o. pour ça. Donc, c’est ça. » Tu restes appuyé contre le mur, attendant une réponse de sa part. Tu tournes la tête vers lui. Effectivement, il a plutôt l’air de maki, ainsi enroulé dans la couverture. Tu as presque envie de te lever et d’aller en chercher une. Ce que tu ne fais évidemment pas. « Ou alors tu me racontes simplement quelques petites anecdotes marrantes et comment se passe la vie avec ton groupe. » Tu hausses les épaules. Après tout, ce pouvait être une idée. De toute côté, tu détestais la vie de groupe. Mais comme tu adorais jouer de la batterie et qu’il est impossible que de faire une carrière solo seul en tant que batteur, c’était un mal pour un bien. Mais dommage que le mal t’oblige à supporter des gens que tu n’appréciais pas particulièrement et qui te tapaient sur le système.

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