SUMMER 2008



TENUE

Cinq heures du matin. En ouvrant les yeux, tu sautes de ton lit en attrapant ton appareil photo qui traîne sur la table de chevet à côté. Tu attrapes une veste que tu avais laissé pendre au bout de ton lit, mais tu ne prends même pas le temps de la mettre sur tes épaules avant de courir à l'extérieur du bâtiment. Tu avais eu le droit à une journée rien que pour toi, une journée de congé, et tu t'étais promis de prendre quelques photos, rien que parce que tu en avais envie. Les deux pieds dans tes chaussons, tu sortis du dortoir en passant te chercher un verre de jus d'orange. Il fallait absolument que tu te dépêche ou tu manquerais les premiers rayons du soleil. Tu voulais partager ce petit moment de bonheur avec cet astre plutôt matinal - alors que tu ne l'étais pas du tout, soit dit en passant. En arrivant à l'extérieur, tu te trouves un petit coin d'herbe où t'asseoir, puis tu déposes ton verre dans le gazon en levant les yeux vers l'horizon. Il ne fait pas encore jour et pour une des rares fois, tu es contente de t'être levé aussi tôt pour appercevoir les premières lueurs de ce qui allait être une belle journée. Optimiste dans l'âme qu'on dit de toi, ceux qui l'affirme n'ont pas entièrement tord, sans toute fois avoir raison.

Lorsque le soleil réussit à se dégager de l'horizon, tu cessas de prendre des photos. Tu devais bien avoir des millions de clichés à l'heure qu'il était rendu. Il était quelle heure, déjà ? Tu attrapes le téléphone qu'on t'a donné depuis un moment déjà et tu te lèves d'un bond en regardant autour de toi. Quelques personnes passent par ci et par là, mais ils ne semblent pas se rendre compte que tu as l'air d'une conne en pyjama au milieu de l'herbe, même que cette simple idée te fait un peu peur, tu es si invisible aux yeux des gens ? Il était presque neuf heures et tu avais un rendez-vous à cette heure bien précise. Avec Kuma. Oh merde, tu étais encore en retard. Tu attrapas ton appareil et le verre que tu avais laissé un peu plus loin avant de te mettre à courir jusqu'au dortoir. Pas le temps de prendre ta douche, mais ça n'était pas tellement grave comme tu l'avais pris la veille juste avant d'aller dormir. Tu arrivas en trombe dans la chambre où tu déposas ton appareil sur ton lit toujours défait avant d'aller te mettre une robe légète - parce que tu crevais de chaud après avoir couru comme une dingue. Tu attrapas ton appareil et l'accrocha à ton cou avant de refaire ton lit à toute vitesse. Tu regardas encore une fois l'heure, puis tu soupiras en abandonnant. C'était impossible que tu sois à l'heure comme tu avais déjà une dizaine de minute de retard, plus le temps que tu prendrais à te rendre jusqu'au bâtiment masculin. Tu décidas quand même de te dépêcher, parce que tu ne voulais pas le faire attendre une seconde de plus.

Quelques minutes plus tard, tu entrais en silence dans la pièce, un sourire aux lèvres. Tu attrapas ton appareil et prit quelques photos silencieux du jeune homme alors qu'il s'était étendu sur un des canapés de la pièce, les yeux clos. « Alors, voici un spécimen très rare. Il s'appelle le Kuma. Il dort relativement souvent, il aime rire et s'amuser, et il est tellement adorable qu'il ne mords pas ses petites amies quand elles arrivent en retard. » Tu pris une dernière photo, assez proche de lui, puis tu déposas ton appareil sur une petite table pour être certaine qu'il n'arrive rien à ton bébé. Ensuite, en quelques enjambés, tu te retrouvas assise sur son ventre à rire comme une idiote en le regardant. Tu te penchas doucement vers lui et l'embrassai sur la joue, très légèrement avant de te laisser tomber sur le sofa - pour éviter de l'écraser quand même. « Bonjour, charmant jeune homme. Se connait-on ? » dis-tu avant de te mettre à rire, encore une fois. Ce matin, tu avais de l'énergie à revendre. Tu étais spécialement heureuse, même si tu ne savais absolument pas pourquoi.